Sévissant du coté de Nantes depuis 2009, Karma Zero a préféré
se concentrer d’abord sur les concerts et l’affutage de sa musique avant de se
lancer en novembre 2012 dans l’exercice du premier album. À cette fin, le
groupe s’est entouré de professionnels reconnus (Stéphane Buriez et David Bolo)
pour confectionner « Architecture of a Lie » et ses 11 morceaux.
Distillant clairement un metalcore burné entre Heaven Shall Burn et Johnny
Truant, la formation impose une musique propre et carrée que ce soit dans n’importe
quelle condition car sa griffe repose effectivement sur l’éclectisme des
genres, digérés et rejetés à la face de l’auditeur. Sur une base metal moderne,
les virements plus durs (growls, mur de double…) et plus mélodiques (chant
clair, riffs mélodiques…) s’emboitent assez bien les uns aux autres, le tout
dans un rythme entrainant qui permet de passer cet album facilement d’une seule
traite, là où d’autres se perdent dans des démonstrations techniques inutiles. Avec
une moyenne de 3mn30, les titres ne souffrent pas de temps morts et on rentre
immédiatement dans le vif du sujet qui, sans être réinventé, n’est pas
déplaisant à écouter. Les mauvaises langues diront que Karma Zero a un train de
retard avec un genre qui a eu son heure de gloire mais les Nantais m’auront
cependant convaincu grâce à leur ténacité et leurs morceaux tirant toujours
vers l’avant. « Architecture of a Lie » ne souffre clairement d’aucun
défaut de conception ou de production mais ne conviendra peut-être pas aux
puristes, malgré la touche moderne. Pour ma part, j’ai passé un bon moment,
toujours content de voir qu’en France, on sait canarder en règle comme nos
voisins outre Atlantique.
Etienne