Et voilà, il fallait s’y attendre. L’heure du châtiment est
arrivée. En effet, Coilguns revient à nouveau et cette fois-ci avec un premier
album en bonne et due forme, après deux EP et deux split, tout cela en l’espace
de deux petites années. Créativité prolifique et ingéniosité instrumentale ont
déjà été clamées haut et fort sur ce site si bien qu’il ne manquait plus qu’une
sortie d’envergure pour les trois Suisses afin d’assoir une respectueuse notoriété
qui n’est plus vraiment à prouver. Aujourd’hui, rien que sur le papier « Commuters »
condense en onze titres le parcours sans faute que le groupe a arpenté à grands
coups de tournées, de galettes de qualité et de rencontres. Sorti sur le label
Pelagic (The Ocean, Abraham, Lo ! …) et comprenant une multitude d’invités
(Rotten Sound, Yog…), cet album embrasse logiquement la destinée de la
formation sortant sa pièce-maitresse, chef d’œuvre d’un accomplissement musical
que l’on aura vu décoller, mariner, digérer mais surtout exploser, percuter et
dévaster grâce à ce style que l’on croit reconnaitre pour ensuite être
embrouillé en se faisant embarquer dans un monde oppressant tantôt rapide et
inattrapable, tantôt lourd et inévitable mais tellement bon. « Commuters »
est le nectar de Coilguns, ce qu’il sait faire de mieux en matière de musique
avec une habileté et une finesse hors-pair. On se laissera avaler par le
gouffre abyssal qu’est cet album avant de se faire recracher comme à chaque
fois, ne sachant pas ce qu’il nous est arrivé. Satan est vrai.
Etienne