Après un split, il y a de ça trois ans, le nom du nouvel EP d’Alternine
sonne revanchard. « 2.0 » est le début du renouveau pour les Rennais car le nouveau line up se veut motivé et ambitieux. Sur le papier, on peut lire que le groupe a confié ses cinq titres au mixage de Guyom Pavesi (Devianz, Headcharger, Die on Monday…) et au mastering d’Alan Douches (Mastodon, The Dillinger Escape Plan…) tout en certifiant que sa musique, « originale et ambitieuse, influencera les quatorze générations à venir ». Humour ou pas, il y a quand même de quoi rire jaune car la formation s’engouffre d’entrée de jeu dans un rock pop légèrement plus dur que celui de Paramore, un peu comme le faisait Holy Roman Empire. Un mélange certes viable mais un peu trop caractéristique lorsqu’on annonce de l’originalité en amont. Sur Hollow et Dead on Time, on comprendra (si on est
gentil) le rapprochement fait dans la biographie avec Tool mais ce n’est pas
parce qu’on a des parties aériennes et des lignes de chant très bien exécutées que
la filiation est automatiquement faite (idem pour Björk). Loin d’être
inintéressants, les morceaux comportent quelques bonnes idées prouvant qu’Alternine
sait où il va et peut parfaitement passer à l’étape du premier album. Que les
choses soient claires, « 2.0 » est entrainant, convaincant et
professionnel mais le style est tout trouvé, la musique a déjà été entendue et
les influences à revoir. Les Rennais ont donc façonné le contenu mais doivent
désormais s’atteler au contenant en travaillant plus sérieusement la
description de leur univers pourtant attrayant. Les générations futures peuvent
dormir tranquillement, la révolution est évitée.
Etienne