Occulte parmi l’occulte, l’histoire de Black Table est très
difficile à cerner tant le peu d’informations circule ardument sur la toile.
Venant du New Jersey, les quatre Américains distillent une sorte de sludge
doomesque auquel ils greffent de grosses parties instrumentales atmosphériques
et mélodiques. Sorti en Décembre 2012, ce que l’on peut considérer comme la
première salve du groupe fut détaillée progressivement au vu de son succès
(inattendu ?). En effet, « Sentinel » s’est vu décliné en CD
fait maison, puis en cassette via Monotonstudio Records (This Gift Is A Cvrse…)
et enfin en vinyle aux frais de la formation. L’état d’esprit DIY a l’air d’être
très important pour le groupe, si bien qu’il va jusqu’à construire ses propres
présentoirs de merchandising destinés aux tournées et propose d’envoyer son
manuel de montage à qui le veut (!). Trêve d’anecdotes, le quatuor délivre ici
de quoi se faire connaitre de manière sonore et ne tarde pas à attirer notre
oreille au vu de la qualité de ses compositions. Comme indiqué précédemment, le
style de Black Table se définie par un tempo relativement lent et lourd auquel
s’ajoutent des riffs dignes d’incantations sataniques. Tantôt sludge comme
pourrait le faire la scène suisse, tantôt doom à la Electric Wizard, la musique
vise à s’éparpiller mais tient habilement le cap et notre attention par la même
occasion. On ne se sentira donc jamais perdu, ni noyé par un changement trop
abrupt d’ambiances et, après 24 minutes massives et mélodiques, on constate que
les Américains s’en sont tirés à merveille avec un « Sentinel »
synonyme de belles promesses pour l’avenir qui n’est, ma foi, pas aussi noir
que les protagonistes voudraient bien le prétendre.
Etienne