Lorsqu’on est tout seul, on fait ce que l’on veut. C’est
surement ce qu’a dû se dire Thierry Arnal en 2006 au moment de la création de fragment.,
bien plus qu’un simple one man band. Au fil des années et de ses sorties
internationales (douze au total), le Français s’est orienté vers un mélange de
shoegaze et de drone agrémenté de samples indus. Cette année, le musicien a
décidé de sortir « Temporary Enlightenment » où 8 morceaux se côtoient
pour 72 minutes nous embarquant dans une atmosphère d’un autre monde. Car ce
qui saute aux oreilles dès le début, c’est cette rupture avec le temps et ce
départ dans des contrées très éloignées comme pourrait faire le post rock. Attention
cependant, cet album n’est pas à écouter n’importe quand et à n’importe quel
endroit car le style ne le permet clairement pas. L’ayant découvert en me
baladant dans la ville et les transports en commun, je suis totalement passé à
coté de ce que fragment. souhaite transmettre. L’album nécessite un
environnement calme et reposant pour lui permettre d’installer ce climat si
particulier à base de lourdeur et de sensibilité ; on se retrouve alors
enveloppé des nappes de synthé, de guitares et de larsens extrêmement bien
maitrisés nous immergeant immanquablement dans le monde de Thierry Arnal. « Temporary
Enlightenment » est une expérience spéciale qui est plus à vivre qu’à
décrire. Le coté atypique du projet ne sera évidemment pas au goût de tout le
monde mais il m’a conquis de par son aspect réfléchi et mâture. Je conseille à
ceux qui sont désireux de tenter l’aventure d’espacer les écoutes de manière à
digérer l’ensemble somme toute conséquent. Laissez vos montres de coté aussi.
Etienne