Dans le fin fond des catacombes parisiennes se cache Eibon
qui, depuis plus de 7 ans, déverse son fiel à travers sa musique. Celle-ci est
un savant mélange de doom et de black metal, le tout à une sauce old school
bien sentie. Et c’est ce que j’ai apprécié principalement dans « II »
(outre leur pochette spéciale Otto Dix) car le groupe se nourrit
essentiellement du vieux, du poussiéreux, de l’oublié, un peu comme quand Ash
découvre le Nécronomicon dans « Evil Dead » et délivre des forces
occultes. La musique du combo va dans le même sens ; riffs en chapes de
plomb, mélodies incantatoires, rythmique pour la transe, voix d’outre-tombe…
pas de doute, le Malin est bien là. L’EP 2 titres (long de 42 minutes) qui
commence un peu au ralenti prend petit à petit de la densité pour proposer
quelque chose d’intéressant : Eibon fait du bon vieux doom mais le fait
bien et on n’en demandera pas plus car la magie opère. Le côté black metal se
chargera de booster les morceaux en arrivant à point nommé, là où des longueurs
auraient pu survenir. Eibon réussit son coup et propose un univers
nostalgiquement bon, ce qui ravira les fans du
c’était-mieux-avant-quand-c’était-trve tout en faisant fuir les auditeurs
sensibles. « II » taille dans le lard, enregistré live, avec un son
aussi sombre et crade que sa musique. Il n’en faudra pas plus pour me
convaincre de me coucher sur le lit façon Dracula (Christopher Lee) dans son
cercueil et fermer les yeux pour accueillir, à nouveaux, cette douce litanie. †.
Etienne
Etienne