Issu de Lviv, le duo Nonsun élabore sa musique depuis 2011 en
se plongeant corps et âmes dans l’apologie d’un sludge aux forts relents de drone. C’est ainsi que les Roumains ont accouchés en Décembre dernier d’un EP quatre titres, « Good Old Evil », aussi digeste qu’un suppositoire de la taille d’un obus. En effet, dense est la couche que les deux acolytes ont pris le soin de nous mettre pendant un peu plus de 48 minutes à grands renforts de nappes de larsens et de notes grasses, suintantes. Tel un mur impénétrable, le son est évidemment massif et les instruments n’ont pas été volontairement travaillés ce qui renforce le coté brut. Me faisant penser à Primitive Man, la musique part souvent très loin et fait perdre la notion de temps à l’auditeur. On remarquera aussi que Nonsun prend un malin plaisir à entamer des parties dignes d’incantations pour une magie noire (Forgotten is what never was) et est
capable en même temps d’avoir un sens aigu de la fine mélodie (Rain have
Mercy). Relativement bien équilibré, le fil rouge tracé par le duo se
maintient du début jusqu’à la fin mais traverse quelques parties voire morceaux
expérimentaux qui mériteront plusieurs écoutes avant de tirer une conclusion
sur « Good Old Evil ». Indigeste et impénétrable à souhait, la
musique de Nonsun ne se veut pas pour tout public mais est cependant intéressante
à découvrir pour les sensations qu’elle créée. Un EP évidement à ne pas mettre
dans toute les mains mais fichtrement surprenant.
Etienne