Autant le dire tout de suite, il n’y a plus de surprise quand
on écoute un groupe suisse de nos jours tant on sait très bien que la qualité
et le poing dans la figure seront présents quoi qu’il arrive. Ici, on marche en
terrain conquit avec la dernière sortie en date de Rorcal. Après le split
partagé entre Profond Barathre, Malvoisie et eux-mêmes, les cinq membres lâchaient
par la suite un morceau inédit sur la compilation Falling Down IIV, Világvége V. Annonciateur, le nom nous revient aujourd’hui sous la forme d’un album,
« Villagvege », décliné en huit titres. D’aucuns connaissent la
puissance de feu des Helvètes s’ils ont déjà tendu l’oreille vers un de leurs
méfaits et, ici, le groupe ne trahit pas sa réputation en allant jusqu’à
repousser ses propres limites avec un son démoniaque et des morceaux
dantesques. Les Montpelliérains de Lost Pilgrim Records ont eu du flair pour
leur deuxième sortie en s’associant avec Cal of Ror et SickManGettingSick Records,
permettant la création d’un chef d’œuvre musical apocalyptique sans précédant à
mes oreilles. Toujours dans la lignée de ses prédécesseurs, « Villagvege »
allie parfaitement le doom au black metal, ouvrant automatiquement les portes
de la Haine pure et dure. Noir, dénué d’espoir et malsain, cet album est l’incarnation
même de l’Enfer avec une intensité colérique proche d’un Doctor Linvingstone,
le coté mastodonte massif en plus. En 43 minutes, la formation a su maintenir
le frisson qui me parcourait et me hérissait les poils des bras ; une
expérience à faire assurément, résumant bien la nouvelle galette du combo. La
qualité suisse a encore frappé (mais on s’en doutait).
Etienne