On a beau être adeptes de la pétanque et de la sieste dans le
Sud, on ne chôme pas. J’en veux pour preuve Weaksaw qui, seulement un an après
la sortie de leur premier album éponyme, nous gratifie d’un EP 4 titres
prénommé « James Huston Jr ». Passés maîtres dans l’art du teasing,
les Montpelliérains ont su habilement monter la mayonnaise sur les réseaux
sociaux grâce à des studios reports et des vidéos courtes donnant habilement
envie d’en savoir plus. Annoncé sous forme de concept, l’attente et l’impatience
de connaitre l’évolution sonore du groupe après un premier véritable jet contrasté
n’en finissait plus de grimper jusqu’à cette date de sortie, en janvier
dernier. Malheureusement, la joie fût quelque peu freinée à la vue d’un contenu
relativement pauvre car sur les quatre morceaux, la moitié seulement est
constituée de nouvelles compositions tandis que l’autre n’est que samples et
nappes de guitare. De plus, pas moyen de trouver quoi que ce soit sur le
concept évoqué à part deux images d’un avion et d’un paysage ; il en sera
de même sur les sites officiels et pages pros du groupe ne relatant absolument
rien sur le sujet (ni textes explicatifs, ni paroles). Le sentiment de poudre
aux yeux commençant alors à montrer le bout de son nez, la salvation viendra de
la mise en libre téléchargement de l’EP et des deux titres réellement
écoutables, heureusement bons. En effet, le groupe a aujourd’hui digéré ses
influences d’antan pour nous gratifier d’un metal moderne plus que gras et abrasif.
Le son est monstrueux, asseyant encore un peu plus les qualités techniques et
professionnelles des musiciens qui ont choisi de s’occuper eux-mêmes
intégralement de la conception de « James Huston Jr ». Les plans s’enchaînent
sans répit et écrasent l’auditeur de par leur efficacité et leur énergie. Le
passage du chanteur chez Nephalokia et Floating Wood aura eu du bon puisque la
palette vocale s’est enrichie, sans perdre de coffre. Concrètement, cet EP
ressemblerait plutôt à une demo de haute voltige nous permettant d’attendre une
vraie suite à l’album éponyme et qui promet la grosse claque attendue depuis un
petit moment. Plus de peur que de mal.
Etienne