Groovy Shiva "GROOVY#SHIVA" (Groove Hardcore)

Eh yo, les mauvais garçons possédant un gros son de Port La Nouvelle reviennent aujourd’hui, après huit ans de silence, avec un nouvel EP. On sentait déjà la mayonnaise monter lentement mais surement après le premier concert de reformation qui devait être le seul et unique. Mais les six membres n’ont pas pu s’empêcher de récidiver plusieurs fois, voyant un public toujours aussi addict à cette fusion des genres si bien menée par les énergumènes. Nous avons été une tripotée à s’être faits rapatriés au temps des baggies et des planches à roulettes avec une nostalgie non-dissimulée lors des prestations scéniques de Groovy Shiva, jusqu’à ce moment tant attendu de leur retour sur les platines, cruel manque lors de la séparation en 2005, aujourd’hui comblé. Le combo Dj et grosses guitares n’étant plus trop à l’ordre du jour depuis quelque temps, il était intéressant (entre autre) de voir comment les Nouvellois allaient donner un second souffle à leur musique, adoubée par la quasi-majorité des jeunes rockers narbonnais de l’époque. Gros point important et intelligent de la part du groupe, la production de l’EP a été confiée à Francis Caste (Aqme, Memories of a Dead Man…) pour un rendu 100% américain et donc, gros. Les morceaux, dépoussiérés et réarrangés, ne souffrent d’aucune baisse de régime grâce à leur puissance mais aussi à la qualité technique des musiciens, toujours présente quoique plus canalisée et moins fougueuse que sur « Nataraja ». La maturité, sûrement. Moins rentre-dedans qu’auparavant, la musique de Groovy Shiva n’a cependant jamais aussi bien porté son nom à grand renfort de groove et de parties délicieusement hardcore. On sentira ici la grosse influence qu’ont eu Rage Against The Machine (période « Evil Empire »)  et HedPE (période 97 à la sortie de l’éponyme) avec un soupçon de reggae savamment dosé. Que de belles choses ressortent donc de cet EP tant attendu par les fans du groupe même si on regrettera cette insouciance des premiers jours (on ne peut pas toujours rester adolescent !) laissant place à une assise technique un peu froide par moment, ne favorisant pas forcément un bon enchainement des morceaux. Quoi qu’il en soit, on se régale de réécouter nos idoles en se demandant s’il y aura une suite (nécessaire ?) à cette aventure avec, pourquoi pas, de nouveaux titres. Pour tous les B.Boys.
Etienne