Terreau apparemment fertile pour le crust (confer Haut &
Court), la région strasbourgeoise a vu grandir, depuis quatre ans maintenant,
Géraniüm ou l’histoire d’une bande de copains aidée par les copains et faisant
de la musique pour les copains et leurs copains. Rapidement après leur
formation, le groupe s’en va directement en tournée, sort une démo pour l’occasion
et un split par la suite avec Human Compost. Aidé par 10 labels à l’époque, le
quatuor a décidé de refaire marcher les contacts en se basant sur l’amitié et
la solidarité des personnes rencontrées en chemin. Aujourd’hui, à l’occasion de
la sortie de leur premier album, les Strasbourgeois ont pu encore une fois
compter sur les passionnés du genre puisque pas moins de 17 labels sont ici
présents. La solidarité dans ce milieu n’étant plus à prouver, Geraniüm a voulu
ici proposer quelque chose de personnel afin de montrer un résultat à la
hauteur de la mobilisation suscitée. Évoluant dans un crust hardcore classique
fleurant bon le Tragedy et le Masakari, les morceaux filent droit avec une
mélodie certaine et un son brut de décoffrage. Enregistré par un copain dans la
maison d’une copine, la galette se veut sans concession et relativement rugueuse.
Les quatre membres donnent tout ce qu’ils ont et ne sont font pas prier pour
resservir le couvert à huit reprises. Après 31 minutes d’un acharnement tonitruant,
on se dit que la formation a réussi son coup en proposant quelque chose de,
certes déjà entendu, mais fichtrement bon et fidèle par rapport à leur position
sur la solidarité et le DIY. Belle œuvre de savoir-vivre et de savoir-faire
dans une communauté marginalisée.
Etienne