Deux ans après la sortie remarquée et saluée par la critique
d’« Elephantyasis », Last Barons revient avec « Cheval de Troie »,
leur nouvel album sorti en novembre dernier chez Klonosphere. Afin d’arriver au
résultat voulu, le quintet est reparti dans son studio The Castle, en
Normandie, pour composer et enregistrer les morceaux avant d’envoyer le tout à
Francis Caste (Sna Fu, Aqme, Groovy Shiva…) au mix et mastering. En 12 titres, la
formation dévoile une musique personnelle tantôt intimiste, tantôt ouverte et
franche. Marchant un peu au diesel, il faudra cependant attendre Rubber
Roots pour commencer trouver quelques riffs intéressants mais surtout Hidden
Sun qui nous aiguillera plus précisément sur les influences du combo.
Clairement orientés vers le rock décalé de Faith No More, les Normands ont
aussi beaucoup écouté Alice In Chains et Soundgarden dont l’ombre plane tant
sur les chansons que sur le son très grunge et 90’ . S’amusant à brouiller les pistes
entre des parties très rock aux mélodies épurées et puissantes avec d’autres
dont l’expérimentation se fait plus ressentir (Going to Varzi), Last
Barons propose une ambiance assez étonnante qu’il faudra impérativement creuser
pour en soutirer l’essence même car il sera difficile d’écarter les ténors de
ce genre cités au-dessus dès la première écoute. Le quintet s’en sortira petit
à petit et dévoilera au fil de l’album une facette intéressante, loin d’une
simple copie. « Cheval de Troie » comporte néanmoins quelques freins
comme l’agencement des morceaux (surtout les six premiers), des longueurs (Nomad
Soul et Soul Grinder) et le chant un peu trop nasillard à mon goût, vacillant
parfois entre du pseudo Mike Patton (The Violent Kind) et de l’américain
prononcé exagérément (A last Devotchka). Ceci n’empêchera pas d’apprécier
une finesse de composition certaine (Rubber Roots, Anthik Technik…)
qui charmera à coup sûr les amateurs de rock 90’ .
Etienne