Issu du Danemark, Kollapse contient au sein de ses troupes
un membre de Mighty Midgets mais tape ici plus dans un hardcore sale et
crust plutôt que dans du mélodique. Deuxième sortie du groupe, ce vinyle
éponyme a pu voir le jour grâce à l’association de quatre labels européens tandis
qu’une version CD faite main est aussi disponible, seulement à 50 exemplaires.
Tout ceci montre un certain état d’esprit d’entraide DIY et cette collaboration
dégage, à mes yeux, une belle volonté d’avancer ensemble au-delà des frontières
(culturelles et linguistiques). Bon point pour les Danois (et les labels) qui
débutent les hostilités d’entrée de jeu en posant cette atmosphère noire et
pesante déjà pressentie avec la pochette. Tout est vomi, tout est lugubre, la
musique nous prend à la gorge et nous assène un tempo lent, telle une montée,
pour se déchainer plus loin à la manière d’un We Are Motörhead. Rare
moment de défoulement car Kollapse aura tout le long de la galette ce fâcheux
défaut à s’enliser de plus en plus dans un tempo et une monotonie rythmique
proche de l’ennuie. Si Coffins et Man Machine sont prometteurs et
dégagent une certaine pulse bien sentie, les quatre autres morceaux ne seront l’ombre
que d’eux-même en s’enlisant petit à petit dans une tendance à choisir des
mauvaises transitions cassant inéluctablement toutes les ambiances que la
formation s’était pourtant évertuée à construire (Grief).
Malheureusement, je n’ai pas les raisons de ces bâtons dans les roues mis involontairement.
J’en attendais peut-être plus du coté crust et des enchainements des parties
entre elles comme le font si bien des groupes comme Ursut mais la présentation
de Kollapse sur la toile laissait pourtant présager une bonne dérouillée comme
je les aime. Avec de bonnes idées et quelques riffs assez malsains néanmoins,
je vous invite à tendre une oreille vers cet EP qui mérite de s’y arrêter (minimum
une fois), au moins pour ceux qui sont sensibles à l’entraide dans les musiques
extrêmes. Peut-être accrocherez-vous plus que moi.
Etienne