Quatrième album de Khoma, « All Erodes » reste
néanmoins le premier que j’ai découvert des Suédois. Soucieux d’en savoir un
peu plus, des recherches (presque) intensives sur la toile m’apprendront deux
points importants ; la formation n’est autre qu’un side project d’un des
membres de Cult of Luna et le concept reste, depuis le début, l’expérimentation.
Soucieux d’offrir un rock aéré multi-horizons, les membres forment une base de
trois évoluant selon les envies et les concerts, tentant de créer et recréer à
chaque fois une musique intense mais simple. Sorti fin 2012, le dernier effort
reste toujours dans cet état d’esprit et propose un post rock oscillant entre
la finesse et les passages atmosphériques de Sigur Rós et la lourdeur de
Pelican. Tout au long de l’écoute, je n’ai pas pu m’empêcher de faire un
rapprochement avec Cave In car Khoma a su aussi trouver la balance parfaite
entre un rock dur et léger (dirons-nous). Avides d’expérimentations et d’ambiances
en tous genres, les Suédois ont voulu couvrir un panel considérable d’émotions
et il aura fallu que j’attende malheureusement Give it Meaning (soit le
quatrième titre) pour accrocher quelque chose d’intéressant. La faute surement à
un chant trop nasillard, donnant très vite dans le pathos et me rappelant celui
de Matthew Bellamy. Instrumentalement, les guitares usent habilement de leurs effets
afin de donner quelques couleurs à l’ensemble, la section rythmique apporte ce
qu’il faut pour soutenir le tout sans trop en faire et les nappes de synthé
sont utilisées avec parcimonie ; Khoma sait jouer et navigue dans
plusieurs eaux. Malgré tout, « All Erodes » ne m’a pas convaincu à
cause d’une musique déjà entendue chez d’autres groupes. Sur le papier, c’est
sans reproche. La qualité sonore et d’interprétation sont là ; les
musiciens n’ont rien à prouver mais il faudra écouter l’album au moins une fois
en entier pour prendre un parti précis. Moi, j’ai choisi celui du réchauffé au
four (et pas au micro-ondes).
Etienne