Coilguns & Never Void "Split" (Math Hardcore Massif, Grind, Crust/Dead Dead Dead Music, Invektiv Records, Savour Your Scene Records, Hummus Records)
2012 a
été l’année Coilguns tant les Suisses n’ont eu de cesse de sortir en 365 jours
un split avec Kunz, un album et une nouvelle collaboration, ici avec Never
Void, sortie en septembre. 8 morceaux, 2 inédits et 2 live par groupe, voilà ce
que comprend cette œuvre disponible en vinyle ou en version CD numérotée, faite
main à 200 exemplaires (les collectionneurs apprécieront). À l’initiative de
Never Void, la galette démarre avec Coilguns de manière logique puisque les
premiers instants passés ici avec le trio helvète sont en adéquation avec l’atmosphère
de « Stadia Rods ». La lourdeur et les passages instrumentaux sont de
sortie pour proposer à l’auditeur ce que la formation sait faire de mieux :
le mortier. Et une fois la fabrication bien lourde et bien dense accomplie, le
jet peut commencer avec un rentre-dedans conséquent, rappelant celui des débuts,
lors du split avec Kunz. Mention (ultra) spéciale aux riffs d’anthologie et
maléfiques à souhaits, pulvérisant le cerveau et écrasant les restes comme si
Coilguns se fichait bien de notre santé auditive. Alliant des plans techniques
à d’autres massifs, on a l’impression que le choix d’avoir pris le meilleur des
deux derniers opus a été fait et c’est tant mieux ! Dévastation,
annihilation, domination, déflagration, appelez ça comme vous voulez mais ces
morceaux prouvent que les Suisses font autant dans le quantitatif que dans le
qualitatif. Que « Commuters » arrive vite !
Moins connu dans nos contrées, Never Void nous vient d’Allemagne
et balance la sauce depuis 2004. Apparemment amis de longue date avec la
formation suisse, ils seraient à l’origine de ce split mais comptent déjà plusieurs
sorties à leur actif (trois si je ne m’abuse). S’inscrivant dans une veine
assez similaire à celle de Coilguns, les Germains ont cette particularité de
prendre un coté tantôt plus metal, tantôt plus punk avec un son assez sale et
gras. En effet, en mélangeant des parties extrêmes, surtout grind, à d’autres plus
rapides (punk hardcore, crust), on a tendance à sentir l’influence de Trap Them
ou de Masakari et des similitudes avec Nolentia. Puissant et intense, Never
Void n’a pas à pâlir de ses comparses de galette qui avaient déjà placés la
barre très haute. La différence se fera essentiellement au niveau son, celui
des Allemands se trouvant un chouia en dessous en terme de clarté.
Je n’ai volontairement pas voulu parler des morceaux live car
ce n’est pas avec ceux-là que l’on pourra se faire une idée de ce split (le son
y jouant pour quelque chose) mais ils participeront surement à assouvir la
curiosité de ceux qui ne connaissaient aucun des deux groupes. Un objet à se
procurer.