Saturn (Punk Rock)

Saturn est un groupe de Punk Rock qui écume depuis treize années les cafés-concerts d’Europe pour offrir, à qui veut bien le subir, un show survitaminé qui ne fait pas dans la dentelle.
Au cœur d’une nouvelle tournée en octobre 2012, les quatre compères nous livrent leurs impressions sur leur carrière musicale. Avant de transpirer pour le public narbonnais sur les planches du Jam Café : questions pièges, blagues et  anecdotes.

Gut’s : Chant lead, guitare.
Lio : Guitare, chœurs
Rasta : Basse, chœurs
Cha : Batterie
Salut Saturn, vous avez commencé une tournée hier soir, comment la date s’est passée ?

Guts : Salut Anthony ! Oui, on a commencé à tourner hier soir sur Lyon. Ça faisait longtemps que l’on n’avait pas joué ! Ca fait plaisir de retrouver la route et le gout de l’asphalte.

Antho : Et cette tournée, c’est jusqu’à quand ?

Guts : Jusqu’au week-end prochain, soit 8, 9 jours. On fait un routing d’enfer, on essaye de faire un rond à travers la France mais on n’y arrive pas ! On adore ça la route.
Rasta: On descend, on remonte… on fait que ça !
Cha : Une sorte d’étoile (NDLR : concernant le tracé du trajet)

J’ai pu lire sur internet que vous aviez fait pas mal de concerts dans plusieurs pays : Pologne, Allemagne, Hongrie… Quelle différence faites-vous avec le public étranger et le public français ?

Guts : Je vois qu’on ne dit pas que n’importe quoi sur le net !
Rasta : Bonne question ! En règle générale, notre expérience a montré que le public des pays de l’Est était plus motivé que le public français.
Lionel : Plus réactif !
Rasta : Forcément, on n’a pas la même histoire culturelle. Les concerts qu’on a depuis quinze, vingt ans, eux les découvre depuis à peine cinq ans.
En France, à certains concerts le public ne va pas spécialement bouger, ça ne veut pas dire qu’il n’apprécie pas mais ce n’est pas le même engouement qu’en Roumanie ou en Estonie par exemple. Là-bas tu plaques deux accords, et c’est parti, les gens sont en délire !
Guts : C’est bien qu’on fasse tourner le micro, les questions de  m***, pas pour moi, merci !  (rires)

Le groupe existe depuis treize ans, c’est ça ?

Guts : On ne compte plus, nous !
Lionel : Oui, les années 2000, années étudiantes à Montpellier, c’est là où on s’est rencontré.

Est-ce que tu pourrais me dire combien de concerts vous avez fait ?

Lionel : Heu… Non ! Parce que… Quand on aime, on ne compte pas ! Sincèrement, aucune idée ! On les enchaine. C’est toujours une nouvelle et belle expérience.
Guts : au moins trois cent concerts, non ?
Cha : Ho, non !! Pfff… En fait, je sais pas !
Lionel : entre 150 et 250, c’est une grosse fourchette, je sais. C’est approximatif.

Parmi ces concerts, quels sont ceux qui vous ont le plus marqués ?

Guts : En bien ou en mal ?

Les deux !

Guts : En mal, je sais lequel c’est ! … En Hongrie !
 Lionel : Oui, en Hongrie… D’une manière générale, les expériences à l’étranger sont celles qui m’ont le plus marqué. Le fait de partir en tournée pendant quinze jours. D’un côté on a eu des plans difficiles, c’était des repères néo-nazis, et ça fait jamais plaisir de devoir jouer devant des défilés bras tendus. Ce n’est pas drôle, et on se casse vite-fait !
Cha : Trois chansons et on arrête.
Lionel : D’un autre côté, les plans en Roumanie avec les copains de Charly Fiasco, comme à Bistrita. L’accueil des gens a laissé un souvenir indélébile chez les deux groupes. Pour Saturn, le meilleur souvenir !

Passons maintenant à la biographie du groupe. Comment s’est formé le groupe et d’où vient le nom Saturn ?

Guts : Bon, et bien moi, j’y vais les gars ! Salut! (rire général). Tu vois, la question de m****, c’est celle-là !  (rires)
Cha : Et bien… Souvent la musique va avec copain, copains rime avec fête donc on fait tourner des bières, des histoires, des choses quoi... Ça tourne, le groupe tourne. Bref, un nom de m*** qui reste mais qui est sorti simplement d’une histoire de copains.
Guts : On n’a pas choisi, c’est comme la famille (sourire)
Cha : Vous êtes d’accord avec cette définition les gars ?
Lionel : Il y avait pas une histoire de…
Rasta: … de Saturnin ! C’est le mois où les esclaves sont libres et…
Cha: Les gars, on peut trouver des tas de significations mythiques, on peut même trouver le saturnisme qui est une maladie causée par le plomb. Mais la vraie raison, c’est une histoire de potes et c’est tout !
Guts : Oui, ça, c’est… C’est les raisons qu’on a trouvé pour justifier le nom, mais après !

Il y a eu un changement de line-up dans le groupe ?

Rasta : Oui, en 2005.

Malgré ce, ça fait treize ans que ça dure, est-ce que vous avez toujours la même envie qu’au début ?

Guts : Carrément ! Sinon on ne serait pas en train de te répondre ! (rires) C’est avant tout une histoire d’amitié. Il y a toujours autant de plaisir : partir en camion, faire des blagues de mauvais gout, rigoler avec les copains, c’est notre passion quoi ! On fera ça tant qu’on peut !    

Hey, c’est marrant ce jeu (NDLR : jouer à passer le micro), ça fait un peu psy, thérapie du groupe.
Allongez vous ! (rire)

Sinon, comment s’est passé votre éloignement, les départs pour Paris, Sète, Montpellier, Aurillac…

Guts : On ne s’est pas posé la question d’arrêter, on s’est juste dit « on verra bien si ça marche ».
Rasta : La musique, c’est un moyen de se retrouver entre potes, de s’amuser et de passer du temps ensemble. Il y en a qui ont dû bouger à droite à gauche, on a juste essayé de s’organiser.

Pas de moment où vous vous êtes dit «  c’est trop dur : on arrête ! » ?

Rasta : Non, je ne crois pas.
Guts : On préfère faire des concerts de merde ! (Rire)
Rasta : On joue mal mais c’est pas grave !  (Rire)

Est-ce que vous avez eu des débuts difficiles avec le groupe? Pour trouver les premières dates etc…

Rasta : Je passe mon tour parce qu’au début du groupe, et bien, je n’étais pas là !
Lionel : Des débuts difficiles… Je ne sais pas… C’est le début, on apprend à s’investir.
Guts : Un apprentissage quoi.
Lionel : Oui, un apprentissage. On se bouge essentiellement localement, on essaye de faire des connexions, sur la ville de Perpignan car on était tous de là-bas. On a rencontré différents groupes. On aussi connu Rasta, qui nous a rejoint en 2005. Il était avant cela dans un groupe de ska fusion. On jouait souvent les deux groupes pour les fêtes de la musique ect…
Guts : C’était l’époque où il y avait encore des groupes de ska ! Une époque que vous ne connaissez pas (rire)
Lionel : Les Kargols, tout ça !  Ca  a pris comme un trainé de poudre ça. Nos débuts : sympas, on  a tous … une impression de plaisir, même si ça fait 13 ans que ça dure. On fait chier les autres mais on ne se fait pas chier ! (rire général)

Parlons maintenant de vos albums.

Cha : Avant, j’ai quelque chose à rajouter. Les petits groupes du milieu punk rock s’organisent beaucoup par  « Do It Yourself ». Au début on organisait nous-mêmes nos concerts, on a trouvé des copains qui faisaient de même sur Montpellier, sur Toulouse et même Chloé sur Narbonne. C’est de l’entraide entre groupes, qui deviennent amis. Les concerts, c’est aussi prendre plaisir à les revoir…Voilà, maintenant je passe mon tour. (sourire)

Vos deux précédents albums ont été enregistrés par Cédric Castel, au In The Box studio. Pourquoi ce studio ? et ne pas avoir changé ?

Guts: Le célèbre Cédric Castel ! En fait, en 2005 pour le premier album, il avait enregistré un groupe de Perpignan qui s’appelait Mr Bingo. C’étaient nos amis et on connaissait aussi ses autres groupes comme One size fits all…  On s’est dit qu’on allait le faire là-bas. On ne le connaissait pas et puis…On avait un peu peur de voir un homme barbu comme ça ! (rires)
Et puis, avec l’enregistrement, c’est devenu en ami.
Cha : C’était un mentor aussi  pour Guts il faut dire ! (Ndrl : Cha désigne la barbe de Guts)
Guts : Oui, mais j’ai encore un peu de progrès à faire au niveau de la barbe. (rires)
Rasta : et oui, il aura toujours quelques années d’avance (ndlr : au niveau de la barbe)
Guts : Cédric Castel, c’est un bricoleur du son. On s’est régalé avec lui, il nous a appris beaucoup de chose.
Lionel : Pour le premier album, « Be the one », on était ravi de bosser avec lui. Naturellement, on y est donc retourné pour le second album. Son investissement a été plus important car il a co-produit notre deuxième album. C’était vraiment un super partenariat. Il fait parti de la famille maintenant.

Le dernier album « Relatives » est sorti ce mois-ci, est-ce que vous l’avez aussi enregistré chez Cédric Castel ?

Rasta : Non, on a changé pour essayer de découvrir autre chose, voir ce que ça pourrait nous apporté de plus. Du coup, on a cherché à faire ça ailleurs, un peu guidé par les copains du rock – Charly Fiasco et d’autres groupes- qui ont enregistré au Warm Audio à Lyon. On a écouté leur galette, plutôt un bon son. Donc on les a contactés, on s’est un peu renseigné, et puis c’est parti ! Ça s’est fait assez naturellement. On a rencontré deux gars supers cools !
Guts : Je n’irais pas jusque là quand même ! (rire)
Rasta : Bah, si ! Quoi ?! Ils ont toujours mis de la vaseline, c’était sympa de leur part ! (rire général)
Lionel : C’est sûr qu’ils auraient pu choisir du sable et du verre pilé, ils ont préféré rajouter un peu de vaseline. (rire)
Guts : On a dit qu’on ne parlait pas de choses sexuelles !  (rire)
Rasta : Ah… Et bien… Je ne savais pas, on m’a rien dit moi !  (rire)

Ce nouvel album, est-ce que vous pouvez nous en toucher un mot ?

Lionel : On a eu une longue période de pause, quasiment trois ans. On en avait un peu marre de jouer les morceaux du second album. On avait besoin de se poser, de composer. Et vu la situation géographique un peu complexe, dispersés dans le sud, ça ne rendait pas la chose facile pour se voir. En fait cet album, « relatives » ça veut dire « proche » en anglais, c’est la famille. Ça concerne un peu tout ce qu’il s’est passé depuis le début, et pendant ces trois années de break. On parle dans cette construction un peu familiale du groupe, des copains qu’on peut avoir dans le rock, on parle aussi de nos familles respectives qui ont forcément une influence sur l’évolution du groupe. Ça nous a donné des sujets pour écrire des chansons, mais on ne parle pas que de ça non plus. Il y a aussi un petit regard délicat, et de m****, sur le monde qui nous entoure.

Quelque chose à rajouter pour clôturer cette interview ?

Cha : et bien, merci !
Rasta : Merci !

Merci et bon concert à vous !
Anthony & Chloé
Photos de Chloé, Marjorie et Azil.