Après maintes tribulations et annonces en tout genre, Manimal
décidait de jeter l’éponge après 9 ans sur les planches, déversant son fameux
metal si reconnaissable entre tout. En guise de dernière révérence, les
Toulousains nous ont gratifiés il y a peu de « Multiplicity », ultime
salve musicale pour marquer le coup. Six ans après le complexe et merveilleux « Succube »
revoilà donc la formation avec 9 titres pour 37 minutes du fameux style
résolument extrême mais doté d’une finesse de jeu rarement égalée, grâce à la
virtuosité des musiciens, tant dans la technique que dans le groove. Ce dernier
album ne déroge pas à la règle et, tel un monstre de puissance, dispose d’une
artillerie sonore impressionnante pour finir en beauté, dans un feu d’artifice
de parties aussi improbables que dévastatrices. Là est (était) la griffe de
Manimal ; quand d’autres tentaient simplement d’aligner murs de double
pédale et soli intempestifs de guitares, on pouvait être sûr que les
Toulousains poussaient le concept de brutalité technique beaucoup plus loin avec
un sens du groove jamais disparu. « Multiplicity » se revête de son
plus bel apparat pour clore en beauté l’aventure, recueillant les atouts de « Eros
et Thanatos » et « Succube » tout en y ajoutant la touche
actuelle (gros son et 7 cordes). Un beau mélange, toujours aussi intense et
consistant mais tellement jouissif à entendre qu’il y aura, à coup sûr, un
avant et un après Manimal en France.
Etienne