Parmi la prolifique et ultra qualitative scène new-yorkaise se
trouve depuis peu un petit nouveau nommé Family. Les quatre membres de ce
groupe n’auront pas chômé puisque sort, après seulement deux ans d’existence,
le premier album, « Portrait », signé chez Pelagic Records. Effectivement,
au vu de la biographie du combo, l’accent est précisément mis sur cette
efficacité évidente due à la rencontre d’influences diverses mais
complémentaires. En effet, on apprendra que la moitié de la formation est
native de la ville qui ne dort jamais tandis que l’autre vient du Sud profond,
où le blues et le jazz se vivent, se mangent et se respirent. Une fusion sensée
pour ces musiciens qui ont tentés de mettre tout ça sur une galette afin de
proposer quelque chose de personnel. Ce premier effort comporte huit titres
pour une quarantaine de minutes et distille un rock tout ce qu’il y a de plus
heavy en ajoutant une touche progressive. Ce dernier détail permet alors à
Family de jalonner entre les genres, piochant par-ci, par-là les bonnes idées
du metal, du hardcore, du blues, du rock 70’
et j’en passe. On retrouvera donc des influences diverses, tant anciennes (Led
Zeppelin, Deep Purple) qu’old school (Unsane, Snapcase), qu’actuelles (Mastodon,
Baroness), qu’étonnantes (The Mars Volta, Coheed and Cambria). Le groupe aime
ainsi amener l’auditeur dans son univers à grands coups de riffs hypnotiques et
de parties instrumentales pouvant aller très loin. On sera surpris par certains
pieds de nez qui nous sont faits (accélérations, ralentissements, riffs
dissonants, breaks inattendus), donnant une autre couleur aux morceaux et
caractérisant définitivement la griffe du groupe sur cet album. Malgré la
richesse technique et musicale que comprend « Portrait », je n’ai pas
su embarquer complètement, jugeant certaines explorations un peu trop longues
et perdant logiquement un fil rouge difficile à cerner. L’ambiance, la
lourdeur, le groove et l’originalité sont là mais n’étant pas adepte du
revirement de situations constant, je n’ai pas été convaincu dans son
intégralité. En revanche, il méritera le détour afin de s’arrêter sur certains
passages pas piqués des vers (Bopsky, Delphonika). À laisser
reposer un petit moment et y revenir un peu plus tard.
Etienne