Pour être franc, je ne m’attendais pas du tout à une sortie
aussi rapide de la part des Parisiens d’Every Reason To… . À peine un an après « The
Journey is over now » de Comity et l’annonce du split de Time to Burn, revoilà donc le (nouvellement) trio avec « Anonyme
anonyme », album 10 titres faisant suite au split avec The Dawn d’il y a
deux ans. L’impression laissée avait été bonne mais néanmoins frustrante au vu
du nombre minime de morceaux présents sur la galette. Ici, ce détail est effectivement
gommé vu qu’on a droit à 51 minutes de ce sludge hardcore aux relents bluesy
cher au groupe. Dès les premières notes, on est transporté dans un univers
huilé et aromatisé au whisky. Every Reason To… maitrise et à perfectionné son
sujet tant dans l’interprétation que dans cette sonorité crade, à l’ensemble
légèrement saturé et très naturel. Les ambiances sont lourdes, l’atmosphère
nous amène loin, dans un désert où les mirages sont légions et nous font
traverser toute sorte d’émotions grâce au psychédélisme qui s’en dégage. Les
Parisiens réussissent ici un tour de force magistral qui s’apparentera, pour
moi, à un grand coup derrière la tête (du genre « Vlan ! Tu t’y
attendais pas, hein ?! ») et prouve que le side project laisse
désormais la place non galvaudée à un groupe haut en couleur et en originalité
(comme le somptueux final Holy Sins). Sublime.
Etienne