Sept ans après le début de l’aventure, Chère Catastrophe
annonçait son crash imminent. J’avais découvert le noise rock teinté de stoner
et de punk des Rennais sur leur split avec Stuntman et leur doux son m’avait
bien chatouillé les oreilles. Aujourd’hui le quatuor/quintet nous jette comme
dernière pâture l’on ne pourrait pas mieux nommer « Quitte à tout perdre »,
ultime râle de 7 titres. Le groupe ne perd pas sa verve passionnelle mais
accélère le tout en faisant chanter ses instruments de manière rageuse par-ci,
nerveuse par-là mais furieusement hypnotique, délaissant un peu les ambiances
lourdes du passé. Les mélodies sont acérées, puissantes. Telles de la musique
baroque, on assiste à un feu d’artifice continu, sans aucun blanc, de ce bon
noise rock des familles arrangé à la sauce maison en y incorporant du punk, du
blues et du hardcore. Ça swingue, ça poutre, bref ce dernier album permet à
Chère Catastrophe de s’en aller à l’horizon, le torse bombé sur son dauphin,
fier du parcours accompli et de ce merveilleux final si bien orchestré. Un soubresaut
sous forme d’EP est sorti en Octobre, portant le nom non moins humoristique de « Sac
Plastique » et ne déroge pas à l’état d’esprit insufflé dans « Quitte
à tout perdre ». Les Rennais seront assurément regrettés.
Etienne