11 mois après le fameux split avec Bone Dance et Divider,
revoilà les Toulousains de Plebeian Grandstand qui n’ont pas chômé depuis, avec
leurs formations diverses. Toujours dans les bons coups, le groupe s’offre ici
le luxe de partager la galette avec Cortez, le revenant suisse après sept ans
de silence. Un honneur non moins mérité car le combo français gravit les
échelons de la reconnaissance totale d’un public de plus en plus grandissant et
dépassant toutes les frontières à chacune de leurs sorties. Pour ce split, le
choix d’une chanson de 12 minutes a été fait afin de remplir la Face A. Lugubre
et sale, I.W.W.O.Y.T.W.Y.W.O.M.
s’immisce sur le
territoire du black metal avec ses riffs et sa sonorité plus que sale. Fidèle à
son habitude et à la volonté de faire évoluer son style au gré des années,
Plebeian Grandstand insuffle son intensité caractéristique tout au long de son
morceau, faisant monter une pression insoutenable et déchainant une violence
dont lui seul est le maître. On notera que la base rythmique du morceau, à l’inverse
des compositions précédentes, se veut plus simple et plus directe même si les
mesures complexes font leur apparition à certains moments (un peu à la Celeste).
Faire partie d’un split avec les Toulousains peut s’avérer être un traquenard
tant la barre est toujours mise haut avec subtilité et inventivité. I.W.W.O.Y.T.W.Y.W.O.M.
se démarque par son aspect brut et âpre, me convaincant encore une fois que
le quatuor fait partie des formations les plus inventives dans leur style, en France.
Il est bien loin le temps où les mauvaises langues les comparaient à un sous
Converge.
Le calme après la
tempête ? C’est en tout cas ce que l’on se demande avec le début d’A.F.D.N.T.E.D.E.V.L.S.
de Cortez. Les Suisses sont de retour mais ne se sont pas calmés depuis « Initial ».
Une Face B et 12 minutes, voilà ce qu’il aura fallut au trio pour nous
expliquer que son dernier mot n’a pas été dit. Son noise hardcore n’a pas perdu
de sa superbe en insufflant toute la haine possible au(x) morceau(x). Certains
passages se pareront de quelques mélodies bien placées, allégeant l’ensemble
compact et vif mais la formation a su brillamment brouiller les pistes dans
chaque changement. Le seul hic est l’agencement de parties entre elles car on
sentira à deux reprises (ou du moins une fois, indéniablement) des blancs
cassant l’entrain généré par la musique et faisant perdre le sens au concept du
morceau unique. A.F.D.N.T.E.D.E.V.L.S. m’est donc apparut partagé
en trois, n’enlevant en rien la qualité de composition de Cortez mais biaisant un
peu la bonne idée de ce split. Sans faire la fine bouche, ce vinyle est un
concentré de qualité, confirmant en Face A et assurant en Face B. Vous aurez
compris que mon choix (pas du tout objectif, je l’avoue) s’est porté vers
Plebeian Grandstand mais je peux vous assurer que les Suisses sont bien de
retour et ne sont absolument pas rouillés. À se procurer sous peu.
Etienne