C’est dans la charmante ville d’Annecy, qu’Eating Shit
naquit, il y a douze ans de cela. Au départ constitué comme tout groupe de
grind, la formation délaissa la rythmique humaine pour s’acoquiner avec celle électronique.
Après quelques changements de styles que seuls les purs peuvent percevoir, le
trio s’est récemment recentré sur un electro grindcore engagé et sort en 2011 « Bon
Appétit » soit 17 titres en autoproduction. Résolument implantés dans le
milieu DIY et underground, les trois membres puisent leurs influences dans
toutes les musiques brutales et originellement militantes. On peut donc y
retrouver des riffs death grind entremêlés de patterns punk mais aussi de
quelques passages heavy (!). Surement enregistré à la maison, le son n’est pas
trop au rendez-vous et biaise un peu l’ensemble assez dense ; rentrer dans
ce quatrième album d’Eating Shit m’a été alors plus difficile qu’auparavant
avec leur comparse stylistique de Whourkr, par exemple. Un autre frein a été l’intensité
et la longueur de certains morceaux assez inhabituelle dans le genre (the
return of Bioman’s Vengeance, between the backethead and you, Kiki
et la nage…), dépassant allègrement la barre des 2mn30. Il n’empêche que
les Annéciens ont ce
je-ne-sais-quoi d’attachant, me rappelant le Moshpit époque « Self Proclaimed Kings Of Infamy », où
la hargne était à son maximum. Je mettrais donc plus en avant cette volonté de
proposer une galette totalement personnelle et rugueuse dans le bon sens du
terme mais ne conseillerait ce « Bon Appétit » qu’aux tympans
aguerris. L’electro grindcore, ça se mérite.
Etienne