Après quelques morceaux disséminés par-ci, par-là sur internet
et qui laissaient présager un bon parpaing comme on l’aime, le « Bone
Dance » de Bone Dance est enfin sorti le mois dernier chez trois labels
dont deux bien connus dans notre Hexagone favoris (Throatruiner et Prototype
records). Les Américains n’en sont pas à leur premier coup d’essai puisque les
retardataires ont déjà pu faire leur connaissance avec le magnifique split comprenant
Plebeian Grandstand et Divider sorti l’an dernier tandis que les autres se rappelleront
aussi de « Snakecharmers » datant de 2010 voire même de « I
Have Lived Like An Animal, But I Will Die Like An Angel » en
2009. Pour ma part, c’est avec la galette d’il y a deux ans que j’ai pris
connaissance du combo de Boise. À l’époque, elle ne m’avait pas tant captivé
que ça, alliant des passages un peu téléphonés tendant vers Converge ou encore
Coalesce. Il faut donc croire que les années ont fait du bien au quintet car,
comme le bon vin, le cru de cette année est un millésimé méritant une place de
choix dans notre cave à vinyle (uniquement). En effet, on assiste à un récital
d’un Bone Dance plus que déchainé, nous prenant à la gorge d’entrée de jeu et qui
s’amusera à resserrer son emprise le long des morceaux. Même si l’ombre de Gaza
est présente derrière, le groupe a su ici trouver sa griffe imparable, dévastatrice
et affutée. Tous les ingrédients sont là : le subtil mélange de crust,
punk et math hardcore à la Loma Prieta, la profonde haine vomie par le chanteur
et l’intensité présente, pesante pendant ces 36 minutes que constituent « Bone
Dance ». Une claque, un coup de poing, une poutre, un pavé… Appelez-le
comme vous voudrez mais le dernier album des Américains vient d’être propulsé
dans mon top 3 de 2012. Achetez-vous des sparadraps avant.
Etienne