La Suisse a toujours eu une production massive de groupes
qualitatifs et innovateurs dans les styles extrêmes (et autres). En fer de
lance, on trouve les, encore et toujours regrettés, Nostromo qui frayèrent un
chemin à une multitude de formations assumant plus ou moins cet héritage. De ce
petit pays ne connaissant jamais la crise, vient Spylown, quatuor de 9 ans d’âge,
avec seulement une démo et un album au compteur. Le deuxième, enregistré en
2011 et fraichement sorti sur Heimathome Records (Helmut, Make Me a Donut…) se
compose de 12 titres et retrace le travail de la formation helvète depuis 2009.
Annoncé en 2010 puis retardé pour des changements incessants de line up (entre
autres), « Depth » se veut le renouveau du quatuor. Mêlant le metal au
death et au grind, la formation s’aventure aussi dans le hardcore rendant les
morceaux assez bruts de décoffrage. Un peu trop d’ailleurs car on aura du mal à
suivre, par moment, un fil rouge dans des passages menant nulle part. La faute,
diront certains, à un son rugueux, gras et froid, pas forcément en adéquation
avec la musique mais qui me rappellera un peu celui de « Ecce Lex »
et ne me dérangera donc pas à un plus haut point. « Depth » contient
de bonnes idées comme d’autres, plus téléphonées, mais tire sa force des
parties rentre-dedans où Spylown excelle. Un album à conseiller sous conditions
de l’écouter plusieurs fois afin de se faire un avis tranché car certaines
fautes de compositions ne pourront pas passer au travers de certaines oreilles
élitistes. Indulgence requise.
Etienne