Ayant suivi les aventures de Patrice dans ses merveilleux
anciens groupes (Illegal Process, Doctor Livingstone, Moshpit…), j’ai été heureux
d’apprendre que celui-ci avait rempilé, il y a quelques temps, à la basse dans Sektemtum,
groupe de black metal montpelliérain. Alimentant le mystère dès l’ouverture de
son compte facebook avec des signatures bizarres (« LMN, Le Monde Nouveau »),
des trailers qui ne donnaient pas de grandes informations et des prises de
positions chocs pour les amateurs du genre (renier des groupes black cultes et
brûler leurs disques), le groupe a su rapidement se créer une petite notoriété
sur la toile. Aussi, comprenant d’anciens membres d’Arkhon Infaustus, Mutiilation
et Zoldier Noiz, la formation (expérimentée) a sorti cette année « Aut
Caesar, Aut Nihil » à grands renforts de clips, de concours Miss Sektemtum
et de remixs (et vlan encore pour les trves). Vous l’aurez compris les Montpelliérains
sont dans la provocation et le nihilisme du nihilisme. Concrètement sur la
platine, on assiste à un black metal relativement basique (terme non péjoratif)
dans une veine rock ; la première moitié de l’album est essentiellement
basée sur des rythmes binaires rappelant parfois Satyricon (j’ose des
comparaisons !) tandis que l’on assistera à une entrée des blast beats et
des murs de doubles dans la seconde partie. Le son est sale mais travaillé, ce
qui donne aux morceaux la meilleure des ambiances et aux riffs, une impression encore
plus malsaine. En 10 titres, Sektemtum impose sa griffe dans sa cour et arrive
à faire parler de lui, en bien ou en mal (mais ça n’est visiblement pas son
problème). On entendra par-ci, par-là la fameuse voix de Patrice (ce qui me
fait chaud au cœur) et, même si ce groupe ne vaut pas un Doctor Livingstone, il
n’empêche qu’« Aut Caesar, Aut Nihil » propose une identité et une
aura forte collant parfaitement à ce que la formation souhaite prétendre (du bobo
black metal ?). Bonne pioche (ou plutôt bonne mauvaise pioche).
Etienne