Difficile de ne pas faire le rapprochement avec Primus lorsqu’on
écoute « Make my Day » mais comme je le dis souvent, ce serait trop
réducteur ! Émanant de cette scène toulousaine autant éclectique, que
quantitative, que qualitative, le groupe est arrivé à mes oreilles lors de sa
première partie d’Infectious Groove au Bikini en 2010 et à défaut d’avoir raté
99% du set, le dernier morceau m’avait néanmoins agréablement plu (!). De l’eau
a coulé sous les ponts depuis et voici que le trio débarque aujourd’hui avec un
premier album pas piqué des vers ! Alors oui, Primus est indéniablement à
mettre dans le Top 3 des influences (et du bassiste aussi) mais on pourrait aussi
citer RATM, grâce à ce groove imparable dans les parties à la limite du metal
et l’Incubus des premiers temps dans ces passages funk/rock/expérimentaux (et,
par la même occasion, Red Hot Chili Pepper !). Vous l’aurez compris, Le
Minus tire sa force des groupes des années 90 avec le son d’aujourd’hui et une
construction des morceaux malicieuse. Massif tout en restant subtil, « Make
my Day » fait partie de ces albums qui s’écoutent aisément et nous oblige
à balancer la tête de haut en bas parce que, comme la bande de Les Claypool,
les Toulousains sont de sérieux musiciens sous leurs airs foufous barjos. On ressentira
malgré tout quelques passages assez (voire beaucoup trop) proches des groupes
cités plus haut (My First and Only Lesson) mais il y a ici un potentiel
indéniable (Next, Playing with Echoes, Chaos Rain…) qui ne
sera pas lésé par les quelques incartades présentes sur l’album. Le Minus nous
sert ici une galette bien dosée et saura fédérer autour de lui un bon petit
paquet de nostalgiques des 90’ .
À bon (groovy) entendeur.
Etienne