Crabs est un trio parisien. Leur dernier CD est sorti sur le label
Et Mon Cul C’est Du Tofu (Dure Mère, Marylin Rambo…) avec pour nom « Dull ».
Signifiant terne en anglais, le titre de ce 7 titres pourrait correspondre à l’ambiance
dégagée des morceaux car la tristesse et la mélancolie ressortent de manière
flagrante. Insufflant un post punk bien agencé, la formation lorgne aussi vers
le grunge et l’esprit rock sale à la Pixies. D’entrée de jeu, j’ai été happé
par les mélodies envoutantes à la guitare qui utilise extrêmement bien les
effets et donnant, de par ce fait, un coté hypnotique assez intéressant. La
voix a aussi attiré mon attention de par son timbre volontairement nonchalant par
moment et éraillé dans d’autres. On pensera d’ailleurs très souvent à un
rapprochement vers Kurt Cobain. La rythmique est, quant à elle, là sans trop en
faire et se cantonne de soutenir le tout d’une manière épurée. À la fois tristes
et dansants, souvent frontaux tout en empruntant des chemins sinueux, les
morceaux nous baladent à travers un univers très personnel et happent l’auditeur
par leur singularité. Même si un fil rouge est présent dans « Dull »
(dans l’atmosphère), on ne peut s’empêcher de se sentir (positivement) perdu
dans cette musique qui traduit un amour des albums rock marquants des années 90
avec lesquels Crabs a grandi, jusqu’à la pochette remplie de personnages en pâte
à modeler rappelant celles de Primus. Les Parisiens ont su me conquérir dans un
style que je ne maîtrise pas trop et m’ont interpellé à plusieurs reprises. Je
recommande cet album, intéressant, à ceux étant en quête de découvertes
étranges.
Etienne