Bagheera "Drift" (Metal/Hungry Ghosts Production, Finisterian Dead End)

Si l’on en croit les dires de Bagheera, il aura fallu pas mal de temps aux membres du groupe pour accoucher de « Drift », leur premier bébé. Suisses de leur état, les quatre amis distillent un metal multi-facettes, touchant à un peu tous les styles de musiques amplifiées, n’hésitant pas à associer du thrash à du grunge et du post hardcore à du power metal. Avant d’attaquer le contenu de ce 10 titres, j’aimerais attirer l’attention sur la pochette relativement attrayante de par le graphisme (les croix en forme d’os) et l’artwork. Ce dernier m’a rappelé l’époque bénie des années 90, où des groupes comme Primus (« Pork Soda », « Frizzlefry », « Rhinoplasty »…) ou encore Marilyn Manson (« Portrait of an American Family »…) s’adonnaient à des mises en scènes en pâte à modeler. Ma joie et ma surprise ne furent que décuplées lorsque j’ai parcouru le livret de la formation helvète me rappelant de bons souvenirs à une époque où le tout Photoshop et autres effets 3D vectoriels sont légions. Le contenant étant apprécié, place au contenu ! Comme expliqué plus haut, la musique de Bagheera tape dans toutes les sortes de metal et on reconnaitra, en parcourant la galette, des influences bien (trop, parfois) caractéristiques comme Pantera, Machine Head ou encore Sepultura. La base est relativement old school, ce qui n’est pas pour me déplaire mais le quatuor tentera aussi une percée vers des styles plus actuels et arrivera de façon mitigée à faire prendre la mayonnaise de ce coté-ci. « Drift » contient de bonnes idées, comme les passages death et metal old school, mais certaines escapades sur d’autres terrains (le post hardcore) ne m’auront pas tant convaincu que ça, la faute surement à un son relativement bon mais bien trop connoté 90’ (surtout au niveau des guitares) ce qui causera une perte de puissance pendant, par exemple, les mosh parts. À double tranchant, le premier effort de Bagheera n’en reste pas moins cohérent et sincère, ce qui me conquiert à chaque fois si vous êtes des lecteurs assidus de Broken Balls (!). Je vous conseille donc d’y tendre une oreille parce que les quatre Suisses nous ont proposé ici quelque chose de fort intéressant à découvrir.
Etienne