Anciennement formés sous le nom de The Wheelchair Werewolf,
les six Budapestois d’Octahed sévissent en Hongrie depuis deux ans. Après
quelques changements de line up, le groupe propose depuis Mars son premier
album « Circum Polaris », sorti en autoproduction intégrale. Jouant
sur une base metal, la musique s’inspire de divers courants plus ou moins
violents, un peu comme le fait Between The Buried And Me. Il n’est donc pas
étonnant de sentir des influences post hardcore, post rock ou encore metalcore.
Au travers des morceaux se dégage un climat homogène collant adroitement aux
thèmes du temps et l’espace que la formation a voulu traiter. Les ambiances sont
personnelles et le sextet va jusqu’au bout de sa pensée, ne restant pas
seulement en surface pour se donner un genre. A-t-il alors eu les yeux plus
gros que le ventre pour un début ? C’est malheureusement ce que je me suis
dit car dans chaque titre, il y a du bon et du moins bon. Octahed a ce don de
pondre des riffs ou des atmosphères énormes par moment et tout planter par la
suite avec des choix frôlant le mauvais goût ; je pense, par exemple, au
semblant de vocodeur sur Element qui, même si l’effet ne dure qu’une
seule seconde, m’a bousillé toute la bonne impression que j’avais depuis le
début. Ce n’est d’ailleurs qu’un détail concernant le chant relativement
monotone (dans les cris) et à la limite du faux (dans le clair). Il faut quand
même souligner l’effort de bien articuler les paroles en anglais qui nous
permet de suivre facilement avec les textes fournis. Pour les instruments, on
notera des accros dans les enchainements, des riffs empilés les uns à coté des
autres sans savoir pourquoi (Without Summit) et en même temps, des
parties relativement monstrueuses, tantôt groovy, tantôt post hardcore (The
Jackal Throne, Transmediate). N’aimant pas trop ça, je me dois d’avouer
que j’ai apprécié, ici, le travail sur le synthé et les effets, assez bien
équilibrés et présents juste quand il faut, un peu comme le faisait Chris
Spicuzza dans Chimaira. Loin d’être mauvais, « Circus Polaris »
comprend des erreurs de débuts qui tendent à être corrigées pour la prochaine
galette. Octahed tient un concept intéressant mais a vu un peu trop gros pour
un premier jet. À découvrir néanmoins.
Etienne