Deux ans après la disparition des Gallois de Taint, le
guitariste frontman Jimbob Isaac revient avec son nouveau projet nommé Hark,
aidé de ses deux comparses à la section rythmique, membres de Whyteleaf. Tous
trois spécialistes ès sludge et stoner, il n’est donc pas étonnant que cette
formation se soit engouffrée dans cette veine. Fin juillet sort « Mythopoeia »
chez Destructure et SuperFi Records, premier effort du groupe ne comportant
seulement que deux titres. On pourrait s’attrister de cette petite quantité
mais à l’écoute de ceux-ci, il parait évident que la galette va être coriace à
avaler. Son massif, riffs monstrueux, parties rouleau-compresseur… la liste est
longue pour caractériser cet EP assez conséquent ! Dès les premières
notes, la densité s’impose à nous avec une musique à la fois ouverte et
compacte en même temps, où les musiciens connaissent leurs rôles à jouer :
la batterie et la basse offrent un socle en béton armé. Chaque coup de caisse
claire, chaque ligne sont comme une massue et l’impact infligé laisse pantois. À
partir de là, c’est du pain béni pour le guitariste qui ne boude pas son
plaisir de nous proposer des accords tous aussi bons, les uns que les autres.
La structure et l’enchainement des parties ne laissent guère de place au répit ;
la seule partie calme sera à la fin, quand les 12 minutes de « Mythopoeia »
se seront écoulées. Mention spéciale à la voix de Jimbob qui n’a pas changée
mais s’est comme bonifiée avec le temps (le mix y est surement pour quelque
chose), nous proposant des moments assez bluffant. Deux titres d’une intensité
rare auront fini par me convaincre de Hark qui débute ici avec un sacré envoi
de parpaing. Une explication de sludge en règle.
Etienne