Depuis 2003, les Suédois d’Ef tentent inlassablement de faire
évoluer leur musique à travers les multiples rencontres qu’ils ont faites en
chemin mais restent très attachés à leur éthique DIY. Ainsi, il aura fallu attendre
9 ans pour que le groupe signe sur un autre label que le leur (ATS Records),
Pelagic en l’occurrence, avec pour raison le contact et la rencontre humaine.
Car si on devait décrire la musique d’Ef, c’est bien ce rapport avec autrui qui
prédomine. Composé de trois titres relativement longs, « Delusions of
Grandeur » est la sixième galette du quintet de Göteborg. Avec des bases
solides de post rock, la formation s’aventure par delà ce style en y
incorporant des cuivres, des chœurs (d’homme et de femmes) et autres
instruments orchestraux donnant une touche fraiche et personnelle aux morceaux.
Ainsi, à travers 24 minutes, la recherche de description de sentiments et d’atmosphères
prédomine, appelant l’auditeur à se sonder intérieurement de par la musique
mais aussi par les paroles (chantées ou récitées). Ayant relativement compris
où Ef voulait aller, je n’ai malgré tout pas accroché entièrement à leur
démarche, trouvant surtout un bon nombre de longueurs et de moments planants
dans lesquels les Suédois se perdent en faisant un peu trop d’esbroufe
instrumentale pour un style qui s’y prête pourtant de manière homéopathique.
Les amateurs de post rock y trouveront néanmoins leur compte car, au-delà de
ces considérations personnelles, Ef maitrise son sujet et les morceaux de « Delusions
of Grandeur » ne souffrent d’aucunes fautes techniques. Le débat est
ouvert.
Etienne