Colossus Fall (Math Hardcore)

Après la sortie de « Sempervirens », Colossus Fall s'est donné les moyens de se faire connaitre par le biais de chroniques, interviews et concerts. Une attitude et une volonté de s'en sortir tout seul assez remarquable et courageuse quand on voit la multitude de groupes fleurissants un peu partout sur la toile. Je me suis donc entretenu avec David, un des guitariste, sur le passé, le futur du groupe et de cet état d'esprit DIY dont ils sont partisans. 

David : Guitare
Philippe : Guitare
Yannick : Basse
Bastien : Batterie
Quentin : Chant 

Salut, pouvez-vous nous faire un petit topo du parcours du groupe après la sortie de « Sempervirens » ?

David : Dans un premier temps, la sortie de notre EP nous a permis de nous faire connaitre, d’avoir un support pour de la diffusion, des contacts, des propositions de concert, chroniques et autres. Pour le peu d’échos que nous avons reçus jusqu’à présent, il a l’air d’avoir été bien perçu. La sortie de « Sempervirens » a donné de l'élan à notre projet.

Sur vos sites internet dans la liste des membres, vous citez à chaque fois vos autres formations. Colossus Fall peut-il être considéré comme  un side project ?

David : Pour ma part, je ne pense pas. Certains membres officient dans d’autres formations et ont une double, voire parfois triple casquette selon le nombre de groupe dans lesquels ils sont investis. Cependant, ils considèrent Colossus Fall comme un projet à part entière. La scène locale est un peu comme une famille pour nous. La plupart des groupes qui gravitent dans cette scène sont nos amis et nous sommes très fiers que ce paysage sonore soit bien vivant et représenté. De ce fait, nous faisons un maximum pour les supporter et encourager.

Comment et avec qui avez-vous travaillés le son de l’EP ?

David : Cet EP n'est qu'un premier jet pour Colossus Fall. Ayant peu de moyens, nous avons décidé de le produire nous-mêmes "do it yourself (DIY)". Toutes les prises de sons se sont faites dans notre local et ont été enregistrées, éditées et mixées par mes soins avec du matériel relativement rudimentaire, car je n’ai qu’un « home-studio»  (dMb Studio).  Après coup, la partie du « mastering » s’est faite par notre ami Serge Morattel de REC Studio (Lofofora, Knut, Tantrum, Sludge,  etc…..) qui nous a fait un superbe travail.

Un petit mot sur l’artwork et sur les bouteilles de vin à votre effigie ?

David : Pour l’artwork, on l’a confié à notre ami Mathieu Mangola (Mateo El Nabo)  de (Kess’Khtak, Lost Sphere Project). Sa proposition initiale nous a vraiment séduite dès les premières ébauches. On a ensuite passé un certain temps pour y peaufiner les détails. Son investissement a été total et cela s’en ressent quant au résultat. Nous en sommes très contents. Pour les bouteilles de vins, nous voulions marquer le coup à la sortie de l'EP avec quelque chose d'original. Ayant un ami producteur d'excellents vins, nous lui avons proposé de faire une série limitée à l'effigie de notre groupe.

Les formations choisissent souvent, pour un premier effort, le support numérique ou une simple pochette cartonnée. Vous avez opté d’emblée pour un digipack. Pourquoi ce choix ?

David : Je pense que nous l’avons tous fait pour nos précédent groupes et le mode DIY est une excellente solution. Colossus Fall a toujours voulu proposer de la qualité. Après avoir regardé combien il nous fallait investir, on s’est rendu compte qu’on pouvait avoir un bon package pour moins cher que si on l’avait fait nous-mêmes. Suite au travail réalisé sur l’artwork, on aurait aussi trouvé dommage de ne pas le mettre en valeur sur un support comme il se doit.

Avez-vous cherché un label pour sortir « Sempervirens » ?

David : Non, pas pour la sortie de cet EP. Les labels sont submergés de groupes en tous genres et sont peu réceptifs aux nouveaux groupes. Nous aurions perdu beaucoup de temps et d’énergie pour trouver un label pour financer et promouvoir notre EP. Cette question se reposera probablement d’ici l’année prochaine, car nous comptons sortir un album au courant de l’année 2013.

Si je vois les autres groupes dans lesquels vous jouez, je remarque qu’il y a une sorte d’éclectisme. Comment arrivez-vous à joindre tout ceci dans Colossus Fall ?

David : Colossus Fall a sa propre marque de fabrique. Sa signature est présente même si les compos n’ont pas les mêmes ambiances, tempos ou textures. Il est vrai que la palette sonore que peut proposer notre groupe est vaste et nous caractérise. Nous n’avons pas réellement de limites et sommes ouverts d’esprit.

Dans vos influences, vous citez ISIS, Converge ou Mastodon mais l’affiliation à Dillinger Escape Plan m’est aussi apparue logique. Comment vous positionnez-vous par rapport à cette formation ?

David : Effectivement, la question est pertinente. Au sein du groupe je crois que nous avons tous été fans à un moment ou un autre de The Dillinger Escape Plan et certainement aussi d’autres influences telle que Breach, Botch, Keelhaul, et bien d'autres.

Depuis plus d’une décennie, la Suisse n’arrête pas de dévoiler des groupes de qualité, souvent fers de lance d’un style. Comment expliquez-vous cette émulation ?

David : Il est vrai que pour un petit pays comme la Suisse, nous avons des groupes de qualité avec des musiciens hors pairs. Je crois qu’il y a un vrai engouement pour la culture rock au sens large et les groupes se donnent de la peine à faire évoluer leur projet avec beaucoup d’envie et de séreux. La passion pour la musique sans doute ! Il faut aussi ajouter que la culture à une place importante au niveau politique et qu’il existe de nombreuses structures (associations par exemple) et financements qui permettent de promouvoir la musique dans ce pays.

Prévoyez-vous de tourner en Europe ?

David : Oui, c’est sûr. Nous n’avons pas eu encore l’opportunité de faire une tournée comme nous le souhaitions en Europe. Mais nous aimerions concrétiser ce souhait courant 2013 et qui sait, même dépasser les frontières de l’Europe.

Aurais-je oublié quelque chose ?

David : Oui, mais tu ne pouvais pas le savoir, notre batteur Bastien, va nous quitter d’ici mi-septembre pour suivre une formation professionnelle dans une prestigieuse école de batterie en Angleterre. Nous sommes actuellement en pleine recherche de batteur et testons des candidats pour trouver la bonne personne qui reprendra le flambeau avec nous. Si tout va bien, et que nous avons de la chance on devrait pouvoir se remettre en selle d'ici le mois de septembre 2012.

Etienne
Photos live par Eric Hoffmänner.