Choisir de chroniquer Catherine Graindorge a été pour moi une
sorte d’exercice. Habitué à écouter des styles plus rock, suivant une ligne
précise définie par un tempo, j’ai trouvé l’idée intéressante de me frotter à
quelque chose que je ne maitrise pas beaucoup voire pas du tout et découvrir ce
qu’il pouvait en sortir. De prime abord, arriver à rentrer dans « The
Secret of us all » n’a pas été chose aisée tant l’expérimentation avec des
violons à 80% va très loin. Il a fallu plusieurs écoutes mais surtout des mises
en conditions différentes pour arriver à prendre le train en marche et tenter
de rentrer dans le monde de la Bruxelloise. Car au milieu de ces sons, ces samples
et ces voix se dissimule une ambiance calme et rassurante. On pense parfois à
un rapprochement vers celle d’un Massive Attack ou d’un Amon Tobin. Catherine
Graindorge maitrise évidemment son instrument à la perfection, se laissant
parfois submerger par celui-ci, provoquant quelques moments de flottements et
des longueurs. Ne pas aborder « The Secret of us all » comme un album
musical habituel serait le conseil que je pourrais fournir à ceux qui seraient
tentés par l’aventure. La Belge crée des atmosphères, joue avec nos sentiments
et réussit à nous transporter, avec une musique sans rythmes clairement définis,
pendant une cinquantaine de minutes. Une expérience à vivre au moins une fois.
Etienne