En Irlande, on sait ce que c’est que le combat pour une
idéologie ou tout simplement pour un peuple. Cette hargne et ce sens de la
résistance, on le sent dans le second opus d’Asolutist, trio venant du pays des
trèfles à quatre feuilles et des Leprechauns. Trois mots pour résumer « Ave » :
haine, violence et noir. En 22 minutes, on s’en prend plein les dents et les
oreilles. La haine se ressent dans chacun des instruments ; de la furieuse
batterie à la guitare tranchante en passant par le mur bétonné de la basse et la
voix rageuse, le trio ne laisse aucun répit assénant sans relâche des coups
tous plus massifs les uns que les autres. On croit à des accalmies par ci, par
là mais la violence qui se dégage de cette atmosphère ne lâche pas et maintient
en haleine sans creux (d’où l’impression de se prendre un parpaing continu dans
la face). À l’image de la pochette, les morceaux sont totalement noirs. Quelle
signification à ceci ? Pas ou peu d’espoir ? Une ire contre quelque
chose ou quelqu’un ? En tout cas, Absolutist taille dans un crust hardcore
digne d’un Masakari ou d’un Tragedy mais en empruntant tout de même des
éléments au punk (la fougue), au grind à la Arson Project (l’ambiance) et aux
musiques lentes telles que le sludge ou le doom (la lourdeur de certains
passages). Ça fuse, ça explose, ça joue vite, ça joue bien, c’est du pur
bonheur. Une vraie leçon d’un bout à l’autre.
Etienne