Comprenant des membres d’A Bridge to Many, No Guts No Glory,
Backsight ou encore Chestnut Road, la formation toulousaine nommée Woodwork a récemment officialisée son entrée dans la vie
active avec leur première partie de Run With The Hunted. Distillant un hardcore
fortement influencé par la scène des années 90, le quintet axe sa musique vers
un engagement politique fort. À l’écoute de cette première démo éponyme, les
morceaux et leur sonorité renvoient immanquablement à des groupes tels qu’Unbroken
ou encore One King Down pour l’énergie brute de décoffrage. L’état d’esprit d’il
y a 20 ans est bien retranscrit dans les riffs à la limite du punk me faisant un
peu penser aux papas précurseurs de Minor Threat ou Black Flag. Allant direct à
l’essentiel pour le contenant, la musique de Woodwork base tout sur les parties
catchy avec un groove certain, la plupart des morceaux ne dépassant pas les 2mn35.
Pour le contenu, la matière est là. S’introduisant dans une veine
revendicatrice, les Toulousains n’ont pas hésité à détailler leurs textes et
leurs opinions sur différents thèmes les préoccupant. Allant plus loin, le
chanteur nous propose aussi les anecdotes ou livres qui lui ont permis d’écrire
ses paroles sur des sujets tels que le négationnisme ou encore l’athéisme. En
reprenant un style vieux de vingt ans et plus très développé ces temps-ci,
Woodwork ne joue pas pour autant du réchauffé car il a réussi à insuffler de la
jeunesse à cette musique. Je salue aussi la merveilleuse idée d’avoir mis les
paroles (fait rare pour une démo) et d’en expliquer le sens, à une époque où les
coquilles des groupes sonnent souvent creuses. Belle initiative.
Etienne