La belle page toulousaine en colocation avec mon ami Olivier
(Resentful Mind) durant 5 ans vient de se tourner lors de ce premier weekend de
Juillet où j’ai empaqueté mes dernières affaires avant d’aller fêter ça en
bonne et due forme avec l’intéressé. Pour ce faire, nous avions aussi laissé
nos cerveaux dans les cartons car le chemin emprunté nous a menés droit vers la
Dynamo et la Summer Mosh Party 2012, ce vendredi 6 juillet. La deuxième édition
avait fait pas mal de bruit sur la toile avec des vidéos toutes aussi
incroyables les unes que les autres, à commencer par le célèbre clip d’Alea
Jacta Est pour le titre Napalm For Everyone. Suite à ça, le label
toulousain Useless Pride Records (Through My Eyes, Alea Jacta Est, The Great
Divide…) a réitéré l’expérience en proposant une affiche ambitieuse à 5 groupes
(dont un anglais), avec un dresscode camou-plage respecté par 3 formations sur
5 et une bonne majorité du public (notamment un Bob l’Éponge grandeur nature magnifique).
Les hostilités ont donc attaqué tôt (20h15) avec DCA
venu de Metz. Dur de commencer à cette heure alors que la salle affiche une
cinquantaine de personnes déjà présentes et amassées en arc de cercle devant la
scène, laissant un trou béant au milieu. Attaquant d’entrée de jeu dans le
lard, le quintet ne se laisse pas impressionner en envoyant un hardcore
beatdown qui tâche. L’utilisation du sub ajoute de la lourdeur à l’ensemble et
il aura fallut trois chansons pour que les premiers mosheurs fassent leur
apparition. Du haut de l’étage, nous assistons à un ballet intéressant de
figures plus ou moins réussies mais toujours aussi impressionnantes (d’agilité
ou de stupidité). La petite demi heure des Messins sera relativement
convaincante avec de bonnes parties rudement efficaces malgré la stagnation des
musiciens (à part le chanteur) et une qualité de son moyenne.
Un rapide changement de plateau permettant une recharge en
houblon et voilà que les locaux de Through My Eyes débarquent devant un
public déjà chauffé et prêt à en (re)découdre. Fort d’une nouvelle galette et d’une
bonne réputation en concert, le quintet n’a pas de difficulté à retourner la
Dynamo en bonne et due avec son metal hardcore oscillant entre mosh et
fastparts. Bon point, le chanteur, qui ne m’avait jamais convaincu, s’est
beaucoup plus affirmé et a bien harangué l’audience avec une voix beaucoup
mieux maitrisée qu’auparavant. Mauvais point, l’absence d’enchainements entre
les morceaux freine l’engouement pour le show, comme si il manquait un rien
pour que la mayonnaise prenne parfaitement. D’un autre coté, vu la guerre dans
la fosse, je me dis que je suis le seul à avoir été gêné. On notera les
featuring avec Matthieu de Fire At Will et Vincent d’Alea Jacta Est bien goupillés qui
permettra au groupe de conclure un concert rondement mené.
Organisateur de la soirée, Alea Jacta Est fait son
entrée vers 22h sous le sample d’introduction de « Gloria Victis ».
Vu les cris de joie (et de combat) dans la salle, la formation toulousaine est
définitivement celle qui est la plus attendue de la soirée et cela se
confirmera dès les premières notes. La suite ne sera que pure folie devant et
sur la scène. Entre les sing alongs, les bravehearts façon mêlée, les circles
pits, le featuring avec Eric de Black Knives et les classiques, le quintet
déroule et impose son statut de leader dans la ville rose de la scène hardcore.
Le point d’orgue des 50 minutes de set sera évidemment Napalm For
Everyone, synonyme d’une perte définitive de cervelle au niveau de l’audience.
Veni, Vidi, Vici pour Alea Jacta Est.
Le changement, c’est maintenant et il a été un peu long avec No
Second Chance, avec une mise en place assez lente. Arrivés tout droit
de Grande Bretagne, les cinq membres distillent un hardcore teinté de metal et
de punk hardcore. Bon point : le chanteur avec une voix bien haineuse
comme je l’aime. Mauvais point : le chanteur qui passera tout le concert à
regarder le plancher et à parler dans sa barbe entre les morceaux. Timidité ?
Je-m’en-foutisme ? Dans tous les cas, ça freinera l’enthousiasme du public
qui n’y mettra pas la même verve qu’avec les groupes précédents (même si les
mosheurs s’en sont, néanmoins, donnés à cœur-joie)*. En trois quarts d’heure, on
a droit à notre lot de moshparts et autres parties classiques bien ficelées,
avec un batteur amateur de breaks fournis. Bons dans l’ensemble, les Anglais
auront su maintenir la pression malgré quelques soucis techniques.
Dernier groupe de la soirée, Providence est le Papa
Hardcore de Paris et entend bien l’exporter à la Dynamo à grands coups de
hardcore old school et new school. Tel un lion en cage, le chanteur fera les
cent pas infiniment et n’hésitera pas à alpaguer des personnes pour venir
chanter avec lui. Le quintet maitrise son sujet et provoque sans cesse le
public en usant et abusant d’insultes et de crachats, espérant tirer les
dernières forces de la fosse pour que la guerre se termine comme il se doit.
Malheureusement, la fin sera plus que bancale que prévue avec une incompréhension
entre les musiciens et le batteur (un peu trop exubérant à mon goût) qui pliera
son matériel avant la dernière chanson. Même si Providence arrivera quand même
à la jouer, l’enthousiasme est moins là et le show se clôturera en queue de
poisson pour les Parisiens. Malgré tout, l’essentiel (gros son et idiotie)
était là.
Summer Mosh Party 2012 réussie donc, dans une bonne ambiance
et avec une organisation très bien ficelée. Un grand bravo à Olivier d’Useless
Pride Records, à l’origine du projet et aux bénévoles qui ont permis la pérennisation
du concept. Nous rentrons heureux et rassasiés avec une bonne dose de hardcore
comme on l’aime et moi, content de tourner cette page de cette manière.
Etienne
*Une précision m'est parvenue après la mise en ligne de la chronique : c'était en fait le deuxième concert de No Second Chance avec ce chanteur qui avait des sèches pour les paroles au sol (!). Ceci explique donc beaucoup de choses ! (Merci à Éric de Black Knives pour la précision)
*Une précision m'est parvenue après la mise en ligne de la chronique : c'était en fait le deuxième concert de No Second Chance avec ce chanteur qui avait des sèches pour les paroles au sol (!). Ceci explique donc beaucoup de choses ! (Merci à Éric de Black Knives pour la précision)