Depuis 2006, Seaholder écume les scènes en déversant un metal
expérimental sombre et relativement pessimiste à l’égard du monde humain. Dans
ce climat négatif et noir comme la pochette de son premier album, le trio sort
donc « HD855 12b » soit 5 ans après sa démo éponyme. En 8 titres, le
groupe valse entre différents styles en tentant maintes expérimentations. Son
metal reste sur des tempi lents mais voyage entre de l’atmosphérique et du post
hardcore. Enregistré live, les trois parisiens démarrent la galette en demi
teinte avec des accélérations ou des ralentissements mal négociés rendant
bancals certains passages et donnant une sensation de longueur par moment (les
morceaux étant relativement longs) à l’instar de Skinball’s ou Scracrow.
Il faudra attendre les prémices de Red pour commencer à dénoter des
riffs intéressants, relançant un certain entrain dans un « HD855 12b »
un peu terne. L’utilisation habile d’effets à la guitare donne alors une touche
originale qui aurait pu être à double tranchant (les sonorités pouvant rappeler
celles de Korn sur « Follow The Leader » et donc un peu neo metal). À
partir de ça, la musique de Seaholder prend tout son sens, faisant aussi bien
des escapades sur le terrain d’un Tool (Fiction), qu’un Mogwai (Mc
Crayfish) ou autre Neurosis (Dreamer’s Creek). Comme si un déclic s’était
produit, les Parisiens passent la vitesse supérieure et proposent des
compositions bien au deçà que celles du début. Cet album huit titres condense
donc un potentiel indéniable qui sera à travailler avec le temps, en espérant
que la formation tende désormais vers des compositions comme les cinq, six
derniers morceaux de « HD855 12b ». Belles prévisions pour la suite.
Etienne