Depuis 2002, Process of Guilt pilonne ses instruments afin d’en
sortir toute la noirceur et toute la lourdeur qui lui incombe quand on s’adonne
à du doom. Année après année, le groupe sort inlassablement albums (2) et EP (4)
tout en continuant de perfectionner son style, se déplaçant progressivement
vers le sludge. Aujourd’hui, les Portugais accouchent de leur troisième album,
nommé « Fæmin », sorti chez Division Records (Kehlvin, Knut…) et Bleak
Recordings (Sons of Bronson, Bosque…). 5 chansons pour 42 mn de musique, c’est
le quota qu’il aura fallu au quatuor pour produire une galette massivement
crade et furieusement rugueuse. Le combo n’hésite pas à jouer inlassablement certaines
parties de manière à donner une impression d’incantation prenant à la gorge l’auditeur
et instaurant un climat hostile tout autour de lui. La sensation de rouleau
compresseur pachydermique est bien là, retranscrite aussi par un son très
organique, assez viscéral. Les riffs et la voix gutturale accrochent, laissant
place à une ambiance malsaine et ne partiront qu’une fois le CD terminé : l’atmosphère
dégagée est étouffante. Du haut de ses 10 ans et avec « Fæmin »,
Process of Guilt démontre que le Portugal n’est pas en reste en terme de
musiques lentes et lourdes. Le groupe talonne de près la qualité de composition
d’un Kehlvin ou encore d’un Amen Ra, preuve que les pays latins ne sont pas que
doués pour faire la fête.
Etienne