Issu d’Amsterdam, Labasheeda est peu connu dans nos contrées.
Pourtant, le trio n’est pas à son premier coup d’essai car formé et amené par
la violoncelliste/chanteuse Saskia van der Giessen, il propose aujourd’hui son
troisième album sorti chez Presto Chango Records, « Castfat Shadows ».
Mêlant différents styles, les Hollandais axent leur musique sur un rock pop brut
à la Sonic Youth ou encore Pixies. Pas étonnant donc d’y trouver des consonances
noise voire post rock. Labasheeda nous amène vers un monde parsemé de diverses influences
qui rappelle immanquablement des chanteuses célèbres. On pourra citer, entre
autre Cat Power, pour les moments bluesy, PJ Harvey dans les passages rock
intimistes ou encore Patty Smith lors des déchainements à la limite du punk. Le
trio expérimente, étire, tord, réassemble les genres entre eux afin d’en
décanter le meilleur et de rendre à l’auditeur une musique très personnelle.
Les dissonances sont aussi de la partie, s’accrochant à ce rock pop faussement reposant,
lui donnant cet aspect rugueux qui l’éloigne de toute insipidité. Bien parti, « Castfat
Shadows » aura un petit creux avec des morceaux se répétant un peu trop à
mon goût (de Fake Italian à Intertwined) et freinant l’album,
relativement bien fourni en titres (14). L’expérimentation, c’est à double
tranchant. Entre rock atmosphérique et rock noise, Labasheeda propose ici une œuvre
complète, sortant des carcans habituels et permettant d’avoir de bonnes
surprises. Malgré le nombre important de chansons (11 aurait été parfait), les
Hollandais ont réussi à maintenir leur univers de manière relativement constante
sans jamais verser dans un rock pop basique. Pari réussi !
Etienne