Après avoir relu des livres sur la mythologie grecque, il m’est
apparu évident que les historiens ont omis de parler des goûts musicaux sur le
Mont Olympe. Si l’on en croit les quatre Sevranais, rejetons directs d’Aphrodite,
les dieux étaient plutôt adeptes d’un math hardcore teinté de rock ‘n roll,
comme si Everytime I Die avait copulé avec The Dillinger Escape Plan. Après
avoir sorti « Team Backward » en 2011, Aphrodite’s Baby récidive
cette année avec « 90 » issu, lui aussi, du catalogue de Hell Vice I
Vicious Records. 4 titres qui confirment la veine empruntée par le groupe dès
sa formation. Ici, le thème est évident : les années 90. De la pochette ultimement
nostalgique (j’ai dû passer une grosse demi-heure à l’inspecter dans ses
moindres recoins afin de ne perdre aucun détail, me replongeant dans mon
enfance) en passant par les noms des morceaux (Larry Kubiac, pote de
Parker Lewis ; Danny Madigan, jeune personnage principal dans Last
Action Hero ; Axel Stone, un des héros dans Street of Rage et Hocus
Locust, un Creepy Crawler), le retour de 20 ans en arrière est assuré.
Musicalement, il faudra une bonne dose de concentration à l’auditeur pour
suivre les mesures impaires et les tempi en dent de scie des morceaux. À l’instar
des groupes américains susnommés, la formation s’engouffre dans un mélange de
parties rentre-dedans et d’autres, plus retenues, à double tranchant car la
mayonnaise prend en demi teinte (bien dans Larry Kubiac, par exemple, et
moins dans Hocus Locust). Le lot d’invités prestigieux (Destrage,
Bukowski, Shat et Deep in Hate) fera son effet de surprise et à la fin de ce
court EP, un relatif bon sentiment m’a parcouru. Aphrodite’s Baby s’en sortira
avec un Bien pour son « 90 » prometteur et il faudra noter, pour les
fans, que le morceau inédit Elvis Rebirth est disponible sur Youtube. Les
quatre membres pourront venir retirer leurs images à la fin de la récréation.
Etienne