Issus de la scène helvète, les trois comparses de Wardhill
ont sorti chez GPS Prod leur premier EP 7 titres, enregistré entre 2009 et
2010. Revendiquant des influences comme Black Sabbath, Kyuss ou encore Kylesa,
le groupe taille le lard avec un stoner metal bien groovy. Les morceaux font la
part belle aux mid tempi, avec ce rythme syncopé très spécifique du stoner.
Plus j’avance et plus je me dis que Wardhill a des orientations très prononcées
vers un mélange entre High on Fire et Doomriders. La seule différence réside
(et ce n’est pas banal pour le genre) dans la durée des compositions qui n’excèdent
pas 2mn 47 pour la plus longue. Les Suisses n’ont pas envie de faire trainer
les choses et vont directement à l’essentiel. Passés chez Julien Leluc (Rorcal,
Lost Sphere Project…), le son est relativement bon même si le mastering aurait
demandé d’être relevé un chouia de plus, ce qui biaise légèrement quelques
parties dans l’impact et la puissance. En somme, cet EP fleure bon le stoner
couillu des familles jusqu’au… cinquième morceau. Les quatre premiers, formant
la face A du vinyle, laisseront effectivement la place, sur la face B, aux
trois derniers définitivement punk hardcore (limite crust dû au son) qui
étonnent par leur différence au point que j’ai regardé à deux fois les
informations dans la jaquette pour savoir si je n’avais pas affaire à un split
EP, où un deuxième groupe se serait greffé. La vérification faite, Wardhill a
bien fait le choix (déconcertant) de changement de style (on comprend maintenant
pourquoi le nom de Victims se trouvait dans les influences). Sur cette face B,
ça ne chôme pas non plus et on passe d’une durée moyenne de 2mn 30 à 1mn 30 (!)
ce qui conclu rapidement les hostilités par un sentiment relativement bon même
si je n’explique toujours pas ce revirement total. Depuis, le trio a
certainement dû évoluer et faire mûrir sa musique qui serait intéressante de
réécouter afin de savoir si cette différence existe toujours. Quoi qu’il en
soit ce vinyle réconciliera les fans de stoner et de hardcore, si jamais
confrontation il y avait.
Etienne