D’aucuns savent que la Suède est un terreau prolifique pour
toutes les musiques à consonance extrême. Que ce soit le black metal, le death
metal, le metal hardcore, le post hardcore, le metal experimental et j’en
passe, les Scandinaves excellent et se posent très souvent en précurseurs de
genres. Grâce au Froid ? Grâce à leur prospérité ? Grâce aux meubles
en kit ? Le secret reste entier mais l’évidence demeure : ce peuple a
un train d’avance sur le reste du monde (peut-être deux sur la France). Venu de
« Là-bas », This Gift Is A Curse sort son premier album « I,
Gvilt Bearer » par plusieurs labels tels que Discouraged Records (Abandon, The Pookie Syndrome...) qui,
au vu de la pochette, n’entend pas délivrer de la pop sucrée. Et c’est bien ce
qui se passe car une fois le bouton Play pressé, on assiste impuissant au blackout
total du proche environnement, aspiré dans une tornade de haine pure. La
densité des 9 titres est telle que la réécoute directement après est
impossible. Avec une grande joie et un enthousiasme débordant, je retrouve les noires
sensations obtenues avec les albums de Doctor Livingstone et Céleste. Moins
punk que les premiers et plus black metal que les seconds, This Gift Is A Curse
joue un sludge malsain et ultra crade, absorbant des influences du post harcore,
du metal ou utilisant encore l’ambiance lourde et pesante du drone. « I,
Gvilt Bearer » ne laisse pas respirer l’auditeur un seul instant,
haranguant, vociférant avec une ire incommensurable et, 48 minutes plus tard,
nous abandonne, laissant une trace indélébile en nous. Ajouté à mon Top 3 des
groupes violements bons.
Etienne