Après un premier opus prometteur l’an passé, Taste The Void a
décidé de déployer l’artillerie lourde en mai dernier avec « Sun’s
Heat », nouvel effort du quatuor. Post hardcore dans l’âme, les traces
d’écoutes intensives de Converge se font sentir, sans pour autant verser dans
la parodie. Les Nantais auront su capter l’intensité et la remodeler à leur
sauce pour un rendu cohérent et sincère. Les 5 titres oscillent entre violence
et accalmie. La violence tend résolument vers un post hardcore à la sauce punk dans
la lignée de The Prestige même si certains riffs rappellent une noirceur que
l’on peut retrouver dans des groupes tels que The Secret. Ainsi, Taste The Void
se fait maître dans l’art de jongler entre parties, dans les profondeurs du
temps et d’autres plus rentre-dedans, dans un mid tempo poussé. Les accalmies,
elles, frôlent le post rock dépouillé de fioritures mais bien rempli de
sentiments. Les accents et la maitrise des instruments me font penser à ce que
fait Altess tandis l’atmosphère dégagée lorgne vers Mogwai, sans pour autant y
ressembler totalement. Le son naturel travaillé par Amaury Sauvé (Birds In Row,
The Prestige…) et puis Carl Staff (Doomriders, Blacklisters…) se veut massif et
assoie encore plus la musique du quatuor. Taste The Void réussi donc sa
confirmation de groupe à suivre sérieusement avec un bel objet (malheureusement
numérique, uniquement) tant dans le son que dans le visuel (fait par Romain
Barbot d’I Pilot Daemon). À suivre et à soutenir.
Etienne