Depuis 5 ans, Sunpocrisy officie en Italie en distillant, à
ses débuts, un metal empreint de death et de progressif. Deux EP et une fournée
de concerts plus tard, le sextet (ancien quatuor) a peaufiné son style, s’orientant
aujourd’hui vers un post hardcore progressif servant un concept porté sur la
spiritualité intérieure de l’être humain et son accession à une certaine
sérénité, l’élevant à travers l’univers. Pour cela, la formation de Brescia n’a
pas lésiné sur un attirail sonore et visuel conséquent retransmit en live via
des vidéoprojecteurs. De cette volonté de proposer un concept entier et béton
est sorti « Samaroid Dioramas », disponible depuis ce mois-ci.
Retraçant l’idée expliquée auparavant, le premier album de Sunpocrisy se veut
très professionnel et réfléchi. Dans le son déjà, le groupe a requis l’aide de Riccardo
Panisi (The Secret, Ephel Duath…) au Studio 73 et n’a pas à être jaloux de ses
homologues américains. Puissant et net, il permet de distinguer tous les
instruments (et il y en a !) aisément sans entrer dans une cacophonie
ambiante. Ensuite, les morceaux écrits et pensés par les deux guitaristes sont
relativement conséquents et denses de par leur longueur mais aussi de par leurs
structures complexes et poussées (pas poussives). Encore une fois, on sent le
travail derrière et je pourrais faire un rapprochement des Italiens avec Born
of Osiris, même si Sunpocrisy préfère l’option mélodie (chant et guitares) tandis
que les Américains, celle de la technique pure. Enfin, le concept reste bien
présent et cohérent du début jusqu’à la fin de « Samaroid Diorama », tant
dans le contenant (la pochette rappelant un peu celle de « Dark Side of
the Moon » des Pink Floyd) que dans le contenu. Le sextet signe ici un
très beau tour de force mais attention à la densité de cette galette assez
difficile à digérer si l’on voudra la comprendre dans son intégralité. Travail
de méninges en perspective.
Etienne