Issu d’Avignon, Sobornost est un trio regroupant des amoureux
du rock sale du siècle dernier. Le groupe cite comme référence les Melvins, Dinosaur
Jr et autre Sonic Youth. Adeptes d’un son rugueux et graisseux, pas de doute
que ces formations ont aiguillées les Avignonnais dans leurs phases de composition
et d’enregistrement de leur premier EP 4 titres. Gravé sur platine aux
Passagers du Zinc en live, « Raw Laws » laisse transparaitre un noise
rock teinté de post punk à l’ancienne. Dès les premières secondes, le ton est
donné, comme une mécanique huilée avançant par à-coups tantôt rapide, tantôt
lente. L’ambiance dégagée et les soli/nappes d’accords expérimentaux me rappellent
le « Bleach » de Nirvana, formation et construction des morceaux à
trois obligent. Ces derniers se ficellent bien entre eux, mélange d’intensités
et de subtilités dans ce marasme sonore faussement incontrôlé. La voix fait
parfois défaut avec un anglais relativement approximatif mais qu’importe, l’état
d’esprit engendré par les bandes de Kim Gordon, Buzz Osborne ou autre Jello
Biafra reste, s’accroche et ne démord pas. C’est exactement ce que je
retiendrai de ce premier EP bien cousu qui, même si ce n’est pas mon style et mes
références, a réussi à m’immerger dans le monde sale du rock post noiseux des
années 90. Avec « Raw Laws », Sobornost s’inscrit dans une veine
malheureusement peu représentée dans le Grand Sud et ne tardera pas à se
faire un petit nom grâce à la montée de la scène rock avignonnaise (Mudbath, The
Log, Pasteur Guy…) depuis un petit moment déjà.
Etienne