Issu des cendres de différentes formations plus ou moins
connues comme Kiemsa, Welcome to Miami et Destiny, Rebecca White se définie lui-même
comme un groupe de rockin’stoner sentant le gras, le malt et l’Amérique. « Bref,
me dis-je, encore des français qui veulent se la jouer Route 66 et Jack Daniel’s… »
Et c’est ce que vous pourriez vous dire aussi sans avoir écouté les trois premiers
titres enregistrés des Lyonnais. Étonnamment, les tempi sont souvent plus lents
qu’un stoner traditionnel lorgnant vers ce que peut faire un Deftones dans ses
passages planants et atmosphériques très en l’air. On sent dans les riffs l’influence
des Queens of the Stone Age, même si Rebecca White a ce petit grain metal dans
le son les rendant plus sombres voire sludge à la manière d’un Sofy Major. La
différence entre les formations citées précédemment réside dans les mélodies de
guitares et de la voix. Cette dernière est entièrement maitrisée, modulée à
souhait sachant se mettre en retrait au bon moment. Elle constituera à mon avis
le point sensible du groupe qui décidera les auditeurs à aimer ou pas la
musique du quatuor car peut-être trop « propre » pour un style qui ne
l’est pas. Dans ce sens-là, il me semble que le genre de rockin’stoner (dans
lequel on s’attend à avoir du rock‘n roll avec du stoner comme Los Dissidentes
Del Sucio Hotel par exemple) ne semble pas adéquat pour donner une orientation
viable de ce que fait Rebecca White et je les classerai plutôt dans un rock alternatif
dans la veine de Foo Fighters ou de la bande de Josh Homme en plus planant (le
stoner n’étant véritablement là que succinctement). Bon début pour les Lyonnais
qui disposent là de quelque chose de cohérent. Reste à se trouver une étiquette…
ou pas !
Etienne