One second drive c’est quatre lascars du centre de la France qui vous
délivrent sans amertume un rock emo old-school. Loin de la nouvelle vague émo à
la mèche aveuglante, on parle d’artistes un peu bohèmes qui s’inscrivent dans
la continuité de la génération punk rock 90’. A l’écoute, on reconnait
donc les influences comme Bushmen, Homeboys ou Seven hate, qui ont dû bercer leurs oreilles d’adolescents. Ne cherchez pas
d’avalanche de technique, le fond est ailleurs : dans l’insaisissable que
représente le ressenti, cette part d’indescriptible qui nous envahit à l’écoute
des mélodies qui jonchent cette démo. Effectivement, on peut le voir comme une
balade en voiture : d’abord le paysage défile et c’est distrayant (rythme
rapide, riffs fluides, chant clair et mélodieux) mais lorsque la route se fait
longue, notre esprit se bloque sur la touche Repeat (refrain entêtant au côté
sombre, riffs dissonants, voix semi-saturé et chœurs puissants). Embarquer avec
One Second Drive, c’est rouler à la frontière entre balade et embuscade. Ma
préférence se porte à One thousand reasons pour ses breaks qui rendent
les refrains si puissants même si les gueulasses et les riffs rock’n roll de So
many times accroissent ma démence ! Leur son « made in
home » traduit probablement une volonté de se démarquer des productions à
l’américaine hyper cleans. Pour ma part, le côté grunge du général et l’ultra
présence des cymbales salent un peu trop à mon goût cette galette qui a tous
les autres ingrédients pour être dégustée d’une traite : 4 titres cohérents,
une voix chantée/saturée adhésive, certains
musiciens ex-membres des FABuleux Straight Ahead (private joke). Placez le tout dans un sobre
packaging au logo secret et c’est vendu ! One second drive, c’est
émotionnellement intense.
Chloé