Quand on pense à duo dans le rock indépendant et expérimental,
le noise est souvent un automatisme tant l’explosion (toutes proportions gardées !)
de ces dernières années a mis en valeur des groupes tels que Pneu ou encore
Nervous Kid. Dans une veine légèrement plus rock que noise, se dévoile cette
année Meredith avec un premier EP quatre titres éponyme. De prime abord, le son
est au rendez-vous, naturel et puissant. Parfait pour le style, il fait bien
ressentir le contrôle d’intensité que le groupe semble maitriser au fil des
morceaux, n’hésitant pas à passer d’une tempête grunge et noise à des accalmies
plus bluesy. En 11 minutes, le duo étale sa technique en faisant preuve d’un
sens aigu de la composition, respectant la fameuse règle d’une formation à deux
personnes : couvrir l’espace sans se recouvrir soi-même. Plus rugueux qu’un
Electric Octopus Orchestra, plus accessible qu’un B.O.B., moins vénal qu’un Pneu
et moins expérimental qu’un Marvin, Meredith sait explorer toutes les facettes
du noise sans jamais dévier de sa trajectoire rock, fil rouge du duo. Car l’écoute
intensive du rock 90’
est aussi présente et il n’est pas étonnant de trouver des passages rappelant
un Big Business concessionnel ou un Nirvana, fan de Sonic Youth. Début concluant
des Parisiens qui proposent une entrée en matière convaincante et cohérente. Je
mettrai un petit plus à la qualité de composition intelligente et à l’intensité
savamment dosée tout en essayant de deviner si la mayonnaise aurait aussi bien prise
sur un format plus long (huit titres environ). La réponse dans leur prochaine
galette, très certainement.
Etienne