Joni+Indurain+Abused @ Up & Down le 21/05/12

Pour éviter les discours présidentiels calomnieux, quoi de mieux que de se faire saigner les tympans à la veille des élections? 
Direction donc le bar Up and Down, tenus par les irréductibles patrons, fervents militants des concerts à perpétuité. Une fois de plus, cette antre aux allures irlandaises nous propose des liqueurs musicales dans sa cave voutée digne de Fort Boyard.
La soirée débute par le groupe Joni.
Ne vous attendez pas à un groupe franchouillard de punk rock à la sauce déjà vue. C’est ici un trio de Post Raw Power qui joue à domicile. Comprenez une musique brute de décoffrage, avec une  technique de guitare qui brûle les yeux par sa vitesse et sa précision, une basse rentre-dedans et une batterie qui sue tout ce qu’elle peut. Et si ses membres se disent « débutants », ils promettent de faire parler d’eux car le principal est là. Les dissonances, les gueulasses et l’énergie garantissent le hochement de tête du public. Le rendu pourrait néanmoins se perfectionner, notamment par les légers flottements du batteur ou son chant lead ma foi un peu plaintif.
Le concert se poursuit avec la prestation d’Indurain. Et c’est LA grosse claque de la soirée. Ce duo joue comme quatre. Ex-membres de Madmoiz’L, Hibou et David  sont sortis de leur contrées aveyronnaises pour nous envoyer leur sacré Noise Rock en pleine face. Et leurs morceaux sont en or. Le guitariste nous vend du rêve puisqu’il exécute en permanence un taping sans accro sur sa Lag, tout en jouant du synthé. Nice ! Histoire de simplifier le tout : il joue avec les potards, programme son synthé et chante en même temps. Easy ! Le batteur aussi se la régale, précis et puissant. Frappe de bucheron, cymbale brillante, ambiance cloche ou œufs maracas : il sait doser très justement son jeu pour faire percher les plus sobres d’entre nous. Dans ce duo noisecoreux, le médiator et les micros chant, c’est accessoire. L’essentiel est ailleurs, quelque part dans l’alchimie des instruments et cette inexplicable sensation qui vous retourne les tripes. Indurain c’est paradoxal, à la fois sombre et original; puissant et envoutant. Ou, comment découvrir le potentiel de deux mecs sans artifices qui font des étincelles.
Clôture de la soirée par Abused. Pour tout vous dire, Abused c’est un concept : administrer  du Hardcore à forte dose afin de déclencher l’irréversible chez ses auditeurs. Pour ça, on  les attendait et ils l’ont fait : la reformation de ceux qui ne s’étaient jamais quittés. Un quatuor qui aurait dû s’appeler « le groupe à Cédric Carvalo ». Les fous-furieux qui faisaient trembler les terres Figeacoises s’expatrient à Montpellier. Largement influencés par les vénérés Raised Fist et Refused, ces quatre déchaînés ont mis le feu aux poudres dès le 1er morceau en nous sortant leurs vieux tubes indétrônables comme Abused. Les ingrédients sont là : une rythmique, des chorus et un chant lead abusés, agrémentés d’un jeu de scène extrêmement abusé ! Si les peaux de frappe de Cédric Carvalo ont résisté à ses roulements dévastateurs sur Argh !, la guitare à Cédric Carvalo s’est pourtant faite flashée sur le morceau Raised foot. Dans Sarko, la basse -playing by C.C- essaye de résister au chaos ambiant, et ce déjanté de chanteur répondant au doux nom de Cédric Carvalo ne cesse jamais de multiplier les idioties, rentabilisant au millimètre carré l’espaces alloué à la scène. Un morceau dit le morceau triste nous délivre une puissance sans égale d’où transparaitrait presqu’une émotion. Le morceau Hip-Hop juste pour nous démontrer qu’ils savent aussi. En résumé, Abused, c’est juste du hardcore corsé, un remède presque illégal pour les gens désabusés.
Bilan de la soirée, Joni nous a mis dans l’ambiance pour apprécier les exploits noisecoreux d’Indurain et Abused a démocratisé la démence.
NB>>Pour des concerts en quantité, concerts de qualité, concerts en gratuité : voter UP’&DOWN !
Chloé

Photos live par Pitou.