Avec « À Corps Interrompus », Devianz n’est pas à
son premier coup d’essais puisque le quintet est déjà à l’origine de deux EP et
d’un premier album. Formé depuis 2004, le groupe parisien diffuse un rock
aérien, naviguant entre pop et post rock vitaminé. Ce deuxième opus ne déroge
pas à la règle et démontre un travail minutieux de la formation dans l’écriture
des morceaux et les arrangements. Au cours de l’écoute, on pense parfois à un
Incubus période « Morning View », sans les platines et avec un chant
en français. Les mélodies sont accrocheuses et justes. Devianz a fait le choix
judicieux de ne pas surcharger sa musique avec une multitude de nappes
instrumentales rendant les compositions fluides et homogènes entre elles. La
base rock est néanmoins très présente avec des parties puissantes s’alliant
extrêmement bien avec l’ensemble. Le son est naturel et chaud à souhait, idéal
pour la musique délivrée, prenant tout son sens notamment dans les passages atmosphériques.
Ici aussi, le professionnalisme du groupe a mené les cinq membres à recruter
Guyom Pavesi (Headcharger, Die on Monday…) et Alan Douches (Mastodon, Converge…)
pour retranscrire au mieux la touche Devianz. Avec ses 13 titres (plus un en
bonus), « À Corps Interrompus » démontre une ambition certaine du
quintet et propose un album cohérent très complet. Je donnerai un petit plus à Ton
corps n’est qu’atome en duo avec Vincent Cavanagh d’Anathema, parfait du
début jusqu’à la fin et morceau le plus représentatif du groupe, s’il fallait
en choisir un. Un voyage agréable et reposant.
Etienne